Les portes de l'enfer
enfer
L'Hadès


CHOIX DES ESCALES


Escales dans l'enfer de l'Hadès:

les monstres ont gagné mon jardin

des fourmis font l'amour dans mon coeur

le pont des mirages......................................... les masques dévisagés

les murs, les murs

je suis dans vos plaies................................................................les portes de l'enfer


le regard de Mona Lisa


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les monstres ont gagné mon jardin



monstres

les monstres ont gagné mon jardin

monstres de lèvres de seins artificiels
monstres plein mon jardin
femmes
j'ai couru la ville vermeille
vermeils rhododendrons
amourettes ascensions
ascensions au panache vermeil
nuits
nuits de lunes calcinées
nuits aux pâles accouchements
nuits horizons entendements
nuits de lunes assoiffées
poésie
les monstres ont gagné mon jardin
monstres de belles de femmes artificielles
amour
monstres pleins mon jardin



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Des fournis font l'amour dans mon coeur

prostituée



des fourmis font l'amour dans mon coeur
c'est la fin du monde
et mes poils sont remplis de mes mites
ils font le tour du monde
les rats gisent dans l'ombre de mon nombril
la nuit écarte mes yeux

sous l'aile des chauve-souris d'images
chiens et rats dévorent mon coeur
on joue rugby avec mon crâne

et le monde fait le tour de mon crâne
mes ongles déchirent les fesses que je porte
et mes lèvres rejoignent leurs plaies ensanglantées
et je gis là près des songes prostitués
dans cette jungle terrestre
et le lion rugit à mon nom
les chimpanzés font de ma graine un butoir
fesses
mais c'est la fin du monde.



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Le pont des mirages



Je repasse le pontcaressesdes mirages d'eaux attirantes
je rattrape le parapet des "laisser-tomber-à-pic"
goûte à la lune des noyades d'âges solitaires
la maladie des caresses d'images sombrantes.

Je dépasse le poteaufillesaux potences de lanternes
je file la ficelle des files de fillettes émancipées
la mascarade de mon masque aux reflets de glaces
mon corps sur la main d'un abîme qu'il laisse en suspends.

On jette la pierremascaradede mon coeur au rebut
je ramasse ma pierre dans les charognes humanités
on m'a fait un pantin estropié
je ressuscite de ma chair les indécences proscrites.

J'ai baisé une lèvrelèvresqui m'a donné mal
la lèvre qu'on attend trop longtemps pour rien
je profane cette vie de lèvres pour un peu d'ombres
le lac noir qui se referme sur un mal.

Adieu, dieux et déesses, négresses
tristesse, bonjour, à nous deux nous sommes seuls
nuit, revient avec tes ponts qui craquent
tes eaux qui se refermentbonjoursur le point final.

Je ne crois plus en rientristesseen toi en elle, rien
nous aurons dépassé la route sans se voir
des murailles séparant nos caricatures
et je serai un sans âmeenfersans vie sans image.




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Les masques dévisagés

desins
Les masques dévisagés
sur les visages
signés aux destins
tragiques
Les visages perdus
dans les matins
comme des passés repus
crépuscule
Les valses passionnées
en parade de saisons
et contorsions endiablées
lamentable
Paysages aux coliques
lamentables et tragiques
dans le crépuscule lourd
des soirs
sans fin
éternel
Et
la nuit des éternités
les éternelles damnations
Le recul des mascarades
vers les nécropoles d'hier
En procession d'ombre
sur un masque de brume
tristesse
Oh,
la tristesse des vents
de ces souffles craintifs
vers les couches errantes
brume
Il me dit d'être triste
Ce sommeil sur le visage
crispé par le temps
l'emprise d'un remords
remords
C'est un masque sans vie.




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Les murs, les murs

murs


les murs, les murs
les murs sur vos fronts infranchissables
les murs d'acier, les murs de plomb
après vous, il n'y a pas de sourires
après vous, je ne voie rien
ces murs sombres!
appelez les murs, les jours murailles
les murailles de jours dans vos fronts
appelez les sourires
les sourires absents aux murs de fronts
sourires
les murs, les murs
les murs de doigts décalqués
les murs d'ombre, les murs de souffle,
après vous, il n'y a plus de soupirs
après vous, je ne sens rien
ces murs d'ombres!
appelez les murs, les nuits funérailles
les funérailles de nuits sur vos doigts
appelez les soupirs
les soupirs absents aux murs de doigts
funérailles
les murs, les murs
les murs de visages atones
les murs éteints, les murs livides
après vous, il n'y a plus de lumières
après vous, je ne distingue rien
ces murs déteints!
appelez les murs, les éternités cadavres
les cadavres d'éternités sur vos visages
appelez les lumières
visages
les lumières absentes aux murs de visages
lumières
...........



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Je suis dans vos plaies

cochon


Je suis dans vos plaies
sortir de vos plaies en cochon fatigué
Je sens la vieillesse des charognes
mes charognes journées aux baves du temps
Je suis encore dans vos plaies
tout un monde de lèpres pendantes
vos yeux de tétines pétées
aux déchirures de tristesses
vos yeux de cancers apogées
aux cadavres animaux de mes rêves
vos yeux de carnages oubliettes
Je sens les fanges départs
animaux
aux sanguines diagonales des déserts
J'entends les musiques myopes
aux frayeurs décapitées des orchestres
les maladies de cimetières horizons
les maladies de rendez-vous incarnés
les maladies d'existences incantatoires
tout un crâne cafardeux monde
un cadavre de monde aux doigts saignés
animal
J'entre en rampant mes misères flèches
un sourire de chien paume au diantre
J'émeus l'animal de gaieté bouffe
Je bouffe mes trognons d'entrailles
aux cadences funestes de mes trouilles
Je dis adieu aux invasions journelles
les jésus anathèmes de mes crucifixions
jésus
les jésus crucifiés de mes doigts de pied
les crucifixions jésuites de mes pompes
J'ai la génuflexion idiote des ponces
l'anarchie monstre des bêtes
J'ai la nausée transfuge des révoltés
J'ai la tête maudite des calamités
J'ai la peste au bout de mes réflexions
un retour vasque aux matins visqueux
anathème



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Les portes de l'enfer

enfer

ouvrez vos portes d'enfers
aux arrivages de soldats brisés
les mères décapitées aux portes
les enfants aux crânes arrachés des berceaux
c'est la révolte des rois cinglés.
soleils accrochés aux doigts
les doigts de paume au fusil
soleils arrachés aux yeux
les yeux suspendus aux cadavres
c'est la gueule béante des champs de bataille.
sang, sang, sang,
cadavres de sang
sang de cadavres
ouvrez vos veines
enfers
humains
ouvrez vos crânes
dieux témoins.
qu'ils sont petits les humains
et assoiffés
et misérables
les fusils assoiffés d'humains
les humains assoiffés de fusils
fusils
sang, sang, sang,
les récoltes de cadavres
nuages d'obus
murailles de chairs
chairs atroces
atroces festins des calamités.
calamités
sang
fer
feu
acier
sang
sang d'acier
de fer
de feu
de sang
nuages d'acier
de fer
de feu
de sang.
sang







Marco Polo ou le voyage imaginaire (poésie 1955: les portes de l'enfer) © 2006 Jean-Pierre Lapointe


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