Le Jardin Parfumé.

Le Jardin Parfumé
Livre deuxième




(Ces pages sont destinées aux seules personnes qui s'engagent à en protéger l'accès aux mineurs et autres personnes non-averties en accord avec les lois de leurs pays. Appuyez pour retourner à la page d'accueil.)
(appuyez ici pour retourner au début du conte ou attendez le chargement des images et des sons)




Au sujet de la femme qui  mérite qu'on l'aime

Sache, O Vizir (et que la bénédiction d'Allah soit avec toi!), qu'il existe 
des femmes de toutes sortes; qu'il y en a qui sont dignes d'êtres aimées, 
et d'autres qui ne méritent rien que du mépris. Pour qu'une femme 
soit savoureuse pour l'homme, elle doit avoir une taille parfaite, 
elle doit être potelée et lascive. Sa chevelure sera noire et son front large, 
elle aura des cils noirs comme ceux des Éthiopiennes, de grands yeux noirs, 
avec des pupilles d'un blanc limpide. Avec des joues d'un ovale parfait, elle aura 
un nez élégant et une bouche gracieuse; sa langue et ses lèvres seront vermilion; 
son haleine aura une odeur plaisante, sa gorge sera longue, son cou fort, son buste 
et son ventre large; sa poitrine devra être pleine et ferme, son ventre d'une 
bonne proportion, et son nombril bien développé et apparent; le bas de son ventre 
devra être large, sa vulve prohéminente et bien en chair, à partir du point 
d'où poussent les poils jusqu'aux fesses; le conduit devra être étroit et sec, 
doux au toucher, il devra produire une chaleur forte sans mauvaise odeur; 
elle doit avoir les cuisses et les fesses dures, les hanches larges et pleines, 
une taille fine, des mains et des pieds d'une élégance frappante, 
des bras pottelés, et des épaules bien développées.
 
Si quelqu'un voit une femme de face, avec de telles qualités, il en sera fasciné; 
s'il la voit de derrière, il en mourra de plaisir. 
Vue assise, elle est toute ronde comme un dome; couchée, comme un lit soyeux; 
debout, comme un porte-étendard. Quand elle marche, ses qualités naturelles 
apparaissent à travers ses vêtements. Elle parle et rit rarement, 
et jamais sans raison. Elle ne quitte jamais la maison, même pour voir 
ses voisins et connaissances. Elle n'a pas d'amies, n'a pas de confidentes, et 
son époux est son seul confident. Elle n'accepte rien de quiconque que son mari 
ou ses proches. Si elle voit des parents, elle ne s'implique pas dans leurs affaires. 
Elle n'est pas traîtresse, et n'a pas de fautes à cacher, ni de bonnes raisons pour en cacher. 
Elle n'essaie pas de séduire les gens. Si son époux montre son intention d'exécuter 
le rite conjugal, elle agrée à ses désirs et occasionnellement les provoque. 
Elle l'assiste dans ses affaires, les plaintes et les pleurs domestiques; 
elle ne se réjouit ni ne rit lorsqu'elle voit son époux triste ou de mauvaise humeur, 
mais elle partage ses troubles, et l'enjôle dans la bonne humeur, jusqu'à ce 
qu'il devienne heureux à nouveau. Elle ne se donne à personne d'autre qu'à son époux, 
même si l'abstinence pouvait la tuer. Elle cache ses charmes secrets et ne permet 
pas qu'on les voit; elle est toujours élégamment parée, de ses bijoux personnels, 
et prends bien soin que son époux ne puisse voir d'elle ce qui lui serait répugnant. 
Elle se parfume d'encens, utilise l'antimoine dans sa toilette, 
et elle nettoie ses dents avec du souak.

Une telle femme est chérie de tous les hommes.



Marco Polo ou le voyage imaginaire (interprétation d'un texte ancien) ©2003 Jean-Pierre Lapointe
Musique empruntée aux archives du Web.

Livre troisième