Sur l'Homme de Bien APPRENDS, O Vizir (qu'Allah te bénisse), qu'il existe différentes sortes d'hommes et de femmes: dont certains sont sans reproche d'autres le sont moins. Lorsqu'un homme méritant se retrouve près d'une femme, son membre grossit, se durcit, devient vigoureux et fort: il n'est pas loin d'éjaculer, et après le tremblement causé par l'érection du sperme,il redevient vite rigide à nouveau. Un tel homme est aimé et apprécié des femmes; ceci parce que la femme n'aime l'homme que pour l'acte de chair. Son membre doit alors, être long et gros. Un tel homme doit avoir un coffre large, un fessier lourd, il doit savoir controler son émission et être prêt à éjaculer au moment voulu; son membre doit atteindre le fond du canal de la femme, et en remplir complètement toutes les parties. Un tel homme sera apprécié des femmes; ainsi que dit le poète: "J'ai vu des femmes cherchant chez un jeune homme Les qualités durables qui adornent l'homme dans la force de l'âge La beauté, le plaisir, la réserve, la force, Le développement ultime du membre qui assure un coït prolongé, Une croupe lourde, une émission lente, Un coffre léger, comme s'il flottait au-dessus d'elle; L'éjaculation lente du sperme, en sorte que Un réel et prolongé plaisir en résulte Son membre sitôt prêt pour une autre érection, A s'enfoncer encore, encore et encore dans la vulve Ainsi est l'homme dont l'art est d'assurer le plaisir de la femme, Et qui demeurera toujours grand dans son estime." Des qualités que recherche la femme chez l'homme On dit qu'un jour, Abd-el-Melik ben Merouane, alla voir Leilla, sa maîtresse, et lui posa diverses questions. Entre-autres, il lui demanda quelles qualités la femme recherchait chez l'homme. Leilla lui répondit: "Oh, maître, ils doivent avoir des joues comme les nôtres." "Et quoi de plus?" dit Ben Merouane. Et elle continua: "Et des cheveux comme les nôtres; finalement ils doivent être comme les tiens, O prince des croyants, parce que, surement, si un homme n'est pas fort et riche il n'obtiendra rien de la femme." Des longueurs variées du membre viril de l'homme Pour plaire à la femme, le membre virile doit avoir une longueur de douze doigts, ou trois paumes de la main et au moins six doigts, ou une main et une-demi paume de la main. Il y a des hommes dont le membre atteint ces dimensions, d'autres huits doigts ou deux mains. Un homme dont le membre est inférieur à ces dimensions ne peut plaire à la femme. De l'usage des Parfums dans le coït. L'usage des parfums, par l'homme aussi bien que la femme, exacerbe l'acte de copulation. La femme qui inhale les parfums utilisés par l'homme, en devient intoxiquée; et l'usage d'encens à longtemps été un moyen utile à l'homme, en l'aidant à prendre possession de la femme. L'histoire de Moçama Sur ce sujet, il est dit que Moçama, l'imposteur, le fils de Kais (qu'Allah lui vienne en aide), prétendait avoir le don de prophétie, et il imitait les prophéties du Prophète d'Allah (qu'Allah le bénisse). C'est la raison pourquoi un grand nombre d'Arabes ont subi l'ire du très Grand. Moçama, le fils de Kaiss, l'imposteur, interprétait mal le Koran par ses mensonges et ses impostures; et au sujet d'un chapitre du Koran, que l'ange Gabriel (le salut soit avec lui) apporta au prophète (la pitié et le salut de Dieu soit avec lui), des gens de mauvaise foi étaient allés voir Moçama, qui leur avait dit, "l'ange Gabriel m'a révélé un chapitre semblable." Il interpréta le chapitre intitué "L'Éléphant," disant "Dans ce chapitre de l'Éléphant Je vois l'éléphant. Qui est l'éléphant? Que signifie-t-il? Qu'est-ce que ce quadrupède? Il a une queue et un long tronc. Sûrement c'est une création de notre Dieu, le magnifique." Moçama a ainsi corrompu divers chapitres du Koran par ses mensonges et ses impostures. Il était déjà au travail quand il a entendu le prophète (le salut et la pitié de Dieu soient avec lui) parler de cela. Il a entendu qu'après qu'il ait eu placé ses mains vénérables sur une tête chauve, les cheveux avaient immédiatement poussé; que quand il cracha dans un puits, l'eau est venue en abondance, et que l'eau sale est devenue immédiatement propre et bonne à boire; que quand il a craché dans l'oeil d'un aveugle, la vue lui est immédiatement revenue, et quand il a placé ses mains sur la tête d'un enfant, disant, "Tu vivras un siècle," l'enfant a vécu cent ans. Quand les disciples de Moçama ont vu ces choses ou en ont entendu parler, ils sont venus à lui et ont dit, "N'avez-vous aucune connaissance de Mohammed et de ses prodiges?" Il a répondu, "je pourrais faire mieux que cela." Maintenant, Moçama était un ennemi de Dieu, et quand il mit sa main inutile sur le chef de quelqu'un qui n'avait pas beaucoup de cheveux, l'homme fut immédiatement chauve; quand il a craché dans un puits dépourvu d'eau, alors qu'elle était bonne à boire, elle s'est souillée par la volonté de Dieu; s'il crachait dans un oeil malade, cet oeil ne voyait plus, et quand il a étendu sa main sur la tête d'un enfant en bas âge, en disant, "tu vivras cent ans," l'enfant en bas âge est mort dans l'heure qui suivit. Observez, mes frères, ce qui arrive à ceux dont les yeux restent fermés à la lumière, et qui sont privés de l'aide du Tout-Puissant! Ainsi agit cette femme du Beni-Temim, appelée Chedjê el Temimia, qui a prétendu être une prophétesse. Elle avait entendu parler de ce même Moçama, et lui d'elle. Cette femme était puissante, car la tribu de Beni-Temim était importante. Elle dit, "le don de prophétie ne peut appartenir à deux personnes. Ou bien il est prophète, et Moi et mes disciples suivront ses lois, ou je suis une prophétesse, et alors lui et ses disciples suivront mes lois." Cela s'est produit après la mort du Prophète (que le salut et la pitié de Dieu soient avec lui). Chedjê écrit alors à Moçama une lettre, dans laquelle elle lui dit, "il n'est pas approprié que deux personnes doivent en même temps professer le don de prophetie; un seul doit être un prophète. Nous devons nour rencontrer, avec nos disciples, et examiner la situation. Nous devrons discuter de ce qui nous est venu de Dieu (le Koran), et nous suivrons ses lois qui devront être reconnues comme venant du vrai prophète." Le jour suivant la prophétesse monta cheval, avec son goum, et suivit les pas de son envoyé. Quand ce dernier atteint l'endroit où se trouvait Moçama, il l'a salué et lui a donné la lettre. Moçama l'a ouverte et l'a lue, et a compris son contenu. Il a été consterné, et a commencé à consulter les membres de son goum, l'un après l'autre, mais il n'a retenu de leur conseil rien qui puisse le débarrasser de son embarras. Tandis qu'il était ainsi perplexe, un membre influent de son goum s'est approché et lui dit: "O, Moçama, calme ton âme et refroidit ton oeil. Je te donnerai les conseils d'un père à son fils." Moçama lui répondit: "parle, et puissent tes mots être vrais." Et l'autrelui dit: "demain matin, érige en dehors de la ville une tente avec des brocards colorés, fournis de meubles en soie de toutes les sortes. Remplis cette tente avec une variété de parfums différents, d'ambre, de musc, et de toutes les sortes d'encens, comme la rose, des fleurs d'oranger, des jonquilles, du jessamine, de la jacinthe, de l'oeillet et d'autres plantes. Cela fait, place plusieurs encenseurs faits d'or remplis d'aloès vert, d'ambergris, et ainsi de suite. Puis fixe-les de sorte qu'aucun de ces parfums ne puisse s'échapper hors de la tente. Puis, quand tu trouveras que la vapeur est assez forte pour imprégner l'eau, assied-toi sur ton trône, et envoie chercher la prophétesse qu'elle te rejoigne dans la tente, où elle sera seule avec toi. Quand vous serez là, ainsi, ensembles, et qu'elle inhalera les parfums, elle en sera enchantée, tous ses os seront détendus dans un doux repos, et finalement elle s'évanouira. Quand tu la verras ainsi s'évaporer, demande-lui de t'accorder ses faveurs; elle n'hésitera pas à te les accorder. Après l'avoir possédée une fois, tu seras exempt de l'embarras qu'elle et son goum auront provoqué chez toi." Moçama hurla: "Tu as bien dit. Comme Dieu vit, ton conseil est bon et bien réfléchi." Et il organisa tout en conséquence. Quand il vit que la vapeur parfumée était assez dense pour imbiber l'eau dans la tente, il s'assit sur son trône et envoya chercher la prophétesse. À son arrivée il a donné des ordres pour l'admettre dans la tente; elle est entrée seule et est restée avec lui. Il a engagé la conversation. Tandis que Moçama lui parlait elle a perdu tout son esprit, et est devenue embarrassée et confuse. Quand il l'a vue dans cet état il a su qu'elle désirait copuler, et il lui dit: "Viens, monte et laisse-moi te posséder; cet endroit a été préparé dans ce but. Si tu préfères, tu peux t'allonger sur le dos, ou tu peux te mettre à quatre pattes, ou te mettre à genoux comme pour prier, ton front touchant le sol, et ta croupe regardant le ciel, formant comme un prie-dieu. Q'importe la position que tu préfères, parle, et tu seras satisfaite." La prophétesse répondit, "je veux que ce soit de toutes les manières. Laisse la révélation de Dieu descendre sur moi, O prophète du Tout-Puissant." Il s'est immédiatement précipité sur elle, et en a joui comme il voulut. Elle lui a alors dit, "quand je serai parti d'ici, demande à mon goum de me donner à toi en mariage." Quand elle eut quitté la tente et rencontré ses disciples, ils lui demandèrent, "quel est le résultat de la conférence, O prophétesse de Dieu?" et elle répondit, "Moçama m'a dit ce qui lui a été révélé, et j'ai trouvé que c'était la vérité, ainsi obéissez-lui." Alors Moçama l'a demandé en mariage au goum, ce qui fut accordé. Quand le goum s'est enquis de la dote de la future épouse, il leur a dit, "je vous dispense de la prière aceur (celle entre trois et quatre heures)." Jamais depuis ce temps les Beni-Temim ne prient à cette heure; et quand on leur en demande la raison, ils répondent, "c'est à cause de notre prophétesse; ellene connait que le chemin de la vérité." Et, en fait, ils n'ont reconnu aucun autre prophète. À ce sujet un poète a dit: "Pour nous un prophète femelle a surgi; Ses lois nous suivons; pour le reste de l'humanité Les prophètes qui sont apparus étaient toujours des hommes." La mort de Moçama a été prédite par la prophétie d'Abou Beker (que Dieu soit bon pour lui). Il a été en fait tué par Zeid ben Khettab. D'autres disent que c'était par Ouhcha, un de ses disciples. Dieu seul sait si c'était Ouhcha. Il a lui même dit à ce sujet, "dans mon ignorance, j'ai tué le meilleur des hommes, Haman ben Abd el Mosaleb, et alors j'ai tué le plus mauvais des hommes, Moçama. J'espère que Dieu me pardonnera l'une de ces actions en considération de l'autre." La signification de ces mots, "j'ai tué le meilleur des hommes", est qu'Ouhcha, avant d'avoir connu le prophète, avait tué Haman (que Dieu soit bon pour lui), et après avoir embrassé la foi Islamique, il a tué Moçama. En ce qui concerne Chedjê el Temimia, elle s'est repentie par la grace de Dieu, et s'est convertie à la foi Islamique; elle a marié un des disciples du prophète (que Dieu vienne en aide à son mari). L'histoire se termine ainsi. L'histoire de Bahloul, le bouffon du Roi Mamoum L'homme qui mérite des faveurs est, aux yeux des femmes, celui qui est empressé à leur plaire. Il doit être prévenant, excellent dans la beauté qu'il projette, être bien formé et de bonne proportion; vrai et sincère dans son discours avec les femmes; il doit aussi être généreux et courageux, non pas vaniteux, et plaisant dans la conversation. Esclave de ses promesses, il doit toujours les tenir, dire toujours la vérité, et faire ce qu'il dit. L'homme qui se vante de ses relations avec les femmes, comment il les rencontre et les séduit, est un lâche. On parlera de lui au chapitre suivant. Voici une histoire qu'a vécu un Roi appelé Mamoum, qui a eu un fou de cour du nom de Bahloul, qui amusait les princes et les Vizirs. Un jour ce bouffon est apparu devant le roi, qui s'amusait alors. Le roi lui offrit de s'asseoir, et lui demanda, en se retournant, "Pourquoi viens-tu, O fils d'une mauvaise femme?" Bahloul répondit, "je suis venu pour voir ce qui est advenu à notre seigneur, que Dieu lui donne la victoire." "Et qu'est-il advenu de lui?" a répondu le roi, "et qu'obtiens-tu de ta jeune épouse et de l'autre épouse qui est agée?" Car Bahloul, non content avec une femme, en a marié une seconde. "je ne suis pas heureux," a-t-il répondu, "ni avec la vieille, ni avec la jeune: et d'ailleurs la pauvreté m'emprisonne." Le roi dit, "peus-tu réciter des vers à ce sujet?" Le bouffon ayant répondu dans l'affirmative, Mamoum lui commanda de reciter ceux qu'il connaissait, et Bahloul récita ainsi: "La pauvreté me tient dans ses chaînes; la misère me tourmente: Je suis châtié de tous les malheurs; La mauvaise chance me moule dans l'ennui et le péril, Et attire sur moi le mépris des hommes. Dieu ne favorise pas une pauvreté comme la mienne; C'est outrageant aux yeux de chacun. Le malheur et la misère pendant longtemps M'ont tenu étroitement; et à n'en pas douter Ma propre maison ne me connaîtra bientôt plus." Mamoum lui dit alors, "Où vas-tu donc aller?" Il répondit, "vers Dieu et son prophète, O prince des croyants." "C'est bien!" dit le roi; "ceux qui se réfugient en Dieu et en son prophète et puis en nous, seront les bienvenus. Mais peux-tu maintenant me réciter encore plus de vers sur tes deux épouses, et ce qui est advenu d'elles?" "Certainement," répondit Bahloul. "Alors, laisse-nous entendre ce que tu as à dire!" Bahloul commenca ainsi par des mots poétiques: "parce que je fus ignorant j'ai marié deux femmes - Et pourquoi te plaindre, O mari de deux femmes? Je dis en moi-même, Je devrai être comme un agneau entre les deux; Je devrai prendre mon plaisir aux mamelles de mes deux brebis, Et je suis devenu comme un mouton entre deux chacals femelles, Jour après jour, et nuit après nuit, Et leurs jougs m'assaillent durant le jour et la nuit. Si je suis bon pour l'une, l'autre est vexée. Et ainsi je ne peux fuir ces deux furies. Si tu veux vivre bien et avec un coeur libre, Et avec les mains dénouées, alors ne te marie pas. Si tu dois le faire, ne marie qu'une seule femme; Une seule suffit à satisfaire deux armées." Quand Mamoum entendit ces mots il commenca à rire, jusqu'à faillir dégringoller de son trône. Puis, comme preuve de sa bonté, il donna à Bahloul sa longue robe cousue d'or, le plus beau des vêtements. Bahloul s'en alla avec allégresse vers le logement du Grand Vizir. Juste au moment où Hamdonna regardait dans cette direction, elle le vit. Elle dit à sa negresse, "par le Dieu du temple de la Mecque! Il y a Bahloul revêtu d'une longue robe finement cousue d'or! Comment puis-je parvenir à posséder la même chose?" La negresse répondit,"O, ma maîtresse, vous ne sauriez pas comment mettre la main sur cette longue robe." Hamdonna répondit, "j'ai en tête un truc pour réaliser mes fins, et je devrais lui soutirer la robe." "Bahloul est un homme rusé," répondit la négresse. "Les gens pensent généralement qu'ils peuvent se moquer de lui; mais pour Dieu, c'est en fait lui qui se moque d'eux. Laissez tomber cette idée, ma maîtresse, et prenez soin de ne pas tomber dans le piège que vous prévoyez pour lui." Mais Hamdonna dit encore, "Cela doit être fait!" Puis elle envoya la négresse à Bahloul, pour l'inviter à venir chez elle. Il dit, "Par la bénédiction de Dieu, pour celle qui vous appelle, vous devez répondre," et il s'est rendu chez Hamdonna Hamdonna le reçut et lui dit: "O, Bahloul, je crois que vous êtes venu m'entendre chanter." Il répondit: "Très certainement, O ma maîtresse! Vous avez un merveilleux don pour le chant." "Je pense aussi qu'après m'avoir entendu chanter, tu seras heureux de prendre quelque refraîchissement." "Oui." répondit-il. Alors elle commença à chanter admirablement, d'une façon telle à faire mourir ceux qui l'entendraient. Après que Bahloul eut entendu son chant, des rafraîchissements furent servis; il mangea, et il but. Puis elle lui dit: "Je ne sais pas pourquoi, mais j'imagine que vous seriez heureux d'enlever votre robe, pour m'en faire présent." Et Bahloul d'ajouter: "O, ma maîtresse! J'ai juré de la donner à celle à qui j'aurai fait ce qu'un homme sait faire à une femme." "Savez-vous ce que c'est, Bahloul?" demanda-t-elle. "Est-ce que je le sais?!" répondit-il. "Moi, qui instruit les créatures de Dieu en cette science? C'est moi qui les fait copuler d'amour, qui les initie aux délices qu'une femme peut donner, leur montre comment caresser une femme, et ce qui les excite et les satisfait. O, ma maîtresse, qui devrait mieux que moi connaître les secrets de la copulation?" Hamdonna etait la fille de Mamoum, et l'épouse du Grand Vizir. Elle était gratifiée de la plus parfaite beauté; d'un visage superbe et d'une forme harmonieuse. Personne de son temps ne la surpassait en grace et en perfection. Les héros en la voyant, devenaient humbles et soumis, et regardaient vers le sol de peur d'être tentés, tant Dieu l'avait pourvue de charmes et de perfections. Ceux qui la regardaient fixement avaient l'esprit troublé, et oh! combien de héros ont péri pour elle. Pour cette même raison Bahloul avait toujours évité de la rencontrer de peur de succomber à la temptation; et, soucieux de la paix de son esprit, n'avait jamais, jusqu'ici, été en sa présence. Bahloul commença à converser avec elle. Maintenant il la regardait et baissait les yeux au sol, apeuré de ne pas pouvoir retenir sa passion. Hamdonna brûlait de désir pour la robe, et lui ne voulait la donner sans en être payé en retour. "Quel prix en demandes-tu," demanda-t-elle. A quoi il répliqua, "La Copulation, O prunelle de mes yeux." "Tu sais ce que cela veux dire, O Bahloul?" dit-elle. "Par Dieu," répondit-il; "aucun homme ne connait mieux la femme que moi; elles sont la raison de ma vie. Personne ne les a mieux étudié que moi. Je sais ce qu'elles veulent; car apprends, O, ma dame, que l'homme choisit différentes occupations selon son génie et ses penchants. L'un prend, l'autre donne; celui-ci vend, l'autre achète. Mon seul souci est l'amour et la possession d'une jolie femme. Je guéris celles qui sont malades d'amour, et apporte un divertissement à leurs vagins." Hamdonna était surprise de ces mots et de la douceur de son language. "Peux-tu me réciter quelques vers sur le sujet?" demanda-t-elle. "Certainement," répondit-il "L'homme se divise selon ses actes et ses entreprises: Quelques-uns sont toujours heureux et joyeux, d'autres en pleurs. Il y a ceux dont la vie est inutile et pleine de misère, Alors qu'au contraire, d'autres sont pourvus de bonne fortune, Toujours chanceux et favorisés dans leurs entreprises. Moi seul suis différent en toute matière. Que m'importe les Turkomans, les Perses et les Arabes? Ma seule ambition est d'aimer et de copuler avec les femmes, Ne doutez ni ne vous trompez sur cela! Si mon membre est en manque de vulve, je deviens impatient, Mon coeur alors brûle d'un feu qui ne peut être éteint. Regarde mon membre en érection! Le voici - admire sa beauté! Il calme le feu de l'amour et éteint les feux les plus ardents Par son mouvement de va-et-vient entre tes cuisses. O, mon espérance, ma pomme, noble et généreuse dame, Si une fois ne peut suffire à appaiser ton feu, Je devrai le faire à nouveau, pour que le monde en fasse autant. Mais si tu choisis de me renier, alors renvoie-moi! Chasse-moi de ta présence sans peur ni remords! Cependant, réfléchit bien, et parle pour diminuer mon malaise, Mais, au nom de Dieu, pardonne-moi et ne m'en veux pas. Pendant que je suis ici, emploie des mots doux et de pardon. Ne laisse point tomber sur moi tes flèches acérées et coupantes! Laisse-moi venir à toi et ne me repousse pas. Comme quelqu'un qui apporte le breuvage à celle qui a soif; Hâte-toi et laisse mes yeux avides fixer ta poitrine. Ne me refuse pas tes jeux d'amour et ne sois pas pudique, Donne-toi à moi - Je ne te ferai aucun mal, Même si tu me rends malade des pieds à la tête. Je resterai toujours le même, et toi de même, Sachant que je suis l'esclave, et toi la maîtresse à jamais. Notre amour doit-il être toujours voilé? Il sera caché à jamais, Je le garderai secret et je serai muet et muzelé. C'est au nom d'Allah que tout arrive. Et il m'a rempli d'amour; mais aujourd'hui la chance ne me sourit guère." Tandis que Hamdonna écoutait elle s'évanouissait presque, elle se mit en position d'examiner le membre de Bahloul, qui se tenait droit comme une colonne entre ses cuisses. Maintenant elle se dit en elle-même: "Je devrais me donner à lui, puis non, je ne devrais pas," Pendant ce moment d'incertitude elle sentit monter un élan de plaisir profond dans ses parties génitales; et Eblis fit s'écouler de son vagin, une certaine humidité, prédisposant au plaisir. Elle n'a plus alors combattu son désir de copuler avec lui, et s'en assurant par cette pensée: "si ce Bahloul, après avoir pris son plaisir avec moi, le divulgue à quiconque, personne ne le croira." Elle l'invita à enlever sa longue robe et à venir dans sa chambre, mais Bahloul répondit: "Je ne me déshabillerai pas tant que je n'aurai pas satisfait mes désirs, O pupille de mon oeil." Alors Hamdonna se leva, tremblante d'excitation pour ce qui devait suivre; elle défit sa ceinture, et quitta la salle, Bahloul la suivit en pensant: "suis-je vraiment réveillé ou ce sont des rêves?" Il la suivit jusqu'à son boudoir. Elle s'est alors jetée sur un divan de soie, qui était arrondie sur le dessus comme une voute, souleva ses vêtements jusqu'au-dessus des cuisses, tremblante de partout, et toute la beauté que Dieu lui avait donnée était dans les bras de Bahloul. Bahloul examina le ventre de Hamdonna, rond comme une coupole élégante, ses yeux fixaient son nombril qui était comme une perle dans une tasse plaquée or; et regardant plus bas, il y avait un bel objet d'une parfaite éxécution, et la blancheur et la forme de ses cuisses l'étonnèrent. Alors il serra Hamdonna dans un embrassement passionné, et bientôt il vit l'animation quitter son visage; elle semblait presque sans conscience. Elle avait perdu la tête; et tenant le membre de Bahloul dans ses mains, excitée elle l'alluma de plus en plus. Bahloul lui dit alors: "pourquoi vous vois-je si préoccupée et si renfermée?" Et elle répondit: "Laisse- moi, O, fils d'une femme débauchée! Par Dieu, je suis comme une jument en chaleur, et tu continues à m'exciter toujours plus avec tes mots, et quels mots! Ils mettraient n'importe quelle femme en feu, qu'elle soit la créature la plus pure au monde. Vous exigerez de me faire succomber par vos paroles et vos vers." Bahloul répondit: "Ne suis-je pas alors plus aimant que votre mari?" "oui," répondit-elle, "mais une femme obtient la chaleur à cause de l'homme, la jument à cause du cheval, que l'homme soit le mari ou pas; avec cette différence cependant, que la jument ne devient vigoureuse qu'à certaines périodes de l'année, et alors seulement l'étalon la reçoit, une femme par contre peut en tout temps se laisser séduire par des mots d'amour. Ces deux dispositions sont réunies chez moi, et, comme mon mari est absent, fait vite, parcequ'il sera bientôt de retour." Bahloul répondit:"O, ma maîtresse, mon échine me blesse et m'empêche de monter sur vous. Vous prenez la position de l'homme, et ensuite prenez ma longue robe et me laissez partir." Alors il s'est étendu prenant la position que la femme prend en recevant l'homme; et sa verge se tenait comme une colonne. Hamdonna se jeta sur Bahloul, elle prit son membre entre ses mains et commenca à le regarder. Elle fut étonnée de sa taille, de sa force et de sa fermeté, elle a pleuré: "ici se raidit la ruine de toutes les femmes et la cause de tant d'ennuis." "O Bahloul! Je n'ai jamais vu un dard plus beau que le tien!" Elle continuait toujours de le tenir ferme, et elle frotta la perle contre les lèvres de sa vulve jusqu'à ce que cette dernière semble dire: "O pénis adoré, pénètres-moi!" Alors Bahloul inséra son membre dans le vagin de la fille du Sultan, et elle, s'enfouissant sur son engin, le fit pénétrer entièrement dans son four jusqu'à ce qu'on ne vit plus rien de lui, pas la plus légère trace, et elle dit: "Combien lascive Dieu a-t-il fait la femme, et combien infatigable dans les plaisirs." Elle s'est mise à gesticuler en une danse, allant de haut en bas, déplaçant son cul comme une énigme; vers la droite vers la gauche, en avant et en arrière; il n'y eut jamais une dance telle que celle-là. La fille du Sultan continua sa chevauchée sur le membre de Bahloul jusqu'à ce que le moment du plaisir soit arrivé, et la succion de la vulve a semblé pomper le pénis comme comme par aspiration: comme ferait un bébé qui suce le téton de sa mère. Le point culminant du plaisir est venu simultanément à tous les deux, et chacun accepta le plaisir avec avidité. Alors Hamdonna saisit le membre afin de le retirer, et lentement, lentement le fit sortir, disant: "ceci est le trophée d'un homme vigoureux." Alors elle l'a asséché en le suçant avec ses lèvres épaisses, elle épongea son pubis avec un mouchoir de soie puis elle se leva. Bahloul se leva également et se préparait à partir, mais elle dit, "et la robe?" Il répondit, "Pourquoi, O maîtresse! Vous m'avez monté comme un cheval, et vous voulez toujours un cadeau?" "Mais," dit-elle, "n'avez- vous pas dit que vous ne pouviez me monter à cause des douleurs à votre échine?" "Cela importe peu," dit Bahloul. "La première fois c'était votre tour, la seconde sera mon tour, et le prix en sera la longue robe, et alors je m'en irai." Hamdonna pensa à elle-même, "Puisqu'il a commencé il peut maintenant venir; après il partira." Ainsi elle s'est étendue, mais Bahloul dit, "Je ne m'étendrai pas à moins que vous vous déshabilliez entièrement." Alors elle s'est déshabillée jusqu'à ce qu'elle ait été tout à fait nue, et Bahloul est tombé dans une exstase en voyant la beauté et la perfection de son corps. Il a regardé ses cuisses magnifiques et son nombril prohéminent, son ventre bombé comme une voûte, ses seins dodus qui perçaient comme des jacinthes. Son cou était comme ceux d'une gazelle, l'ouverture de sa bouche comme un anneau, ses lèvres fraîches et rouges comme un sabre sanglant. Ses dents pouvaient être confondues avec des perles et ses joues pour des roses. Ses yeux étaient noirs et bien fendus, et ses sourcils en bois d'ébène ressemblaient aux signes arrondis tracés par la main d'un scripteur habile. Son front était comme la pleine lune la nuit. Bahloul commenca à l'embrasser, à sucer ses lèvres et à embrasser sa poitrine; il buvait sa salive fraîche et mordait ses cuisses. Il continua ainsi jusqu'à ce qu'elle ait été prête à s'évanouir, et pouvait à peine que bégayer, ses yeux se voilèrent. Alors il a embrassé sa vulve, et elle ne déplaçait ni ses mains ni ses pieds. Il a regardé affectueusement les parties génitales de Hamdonna, assez belles pour attirer tous les yeux sur leur centre empourpré. Bahloul a pleuré, "O, tentation de l'homme!" et il la mordait et il l'embrassait toujours jusqu'à ce qu'elle s'éveille au désir extrême. Ses soupirs s'accéléraient, et saisissant son membre avec sa main, elle le fit disparaître dans son vagin entr'ouvert. Puis ce fut à son tour de se déplacer lourdement, et elle répondait avec chaleur, le plaisir culminant calmant peu à peu leur ferveur. Alors Bahloul s'enleva de sur elle, assécha son pilon et son mortier, et se prépara à se retirer. Mais Hamdonna dit, "où est la robe? Vous me raillez, O Bahloul." Il répondit, "O ma maîtresse, je me départirai d'elle que pour une seule considération. Vous avez eu vos droits et moi les miens. La première fois c'était pour vous, la deuxième fois pour moi; maintenant la troisième fois ce sera pour la robe longue." Ceci dit, il l'enleva, la plia, et la mit dans les mains de Hamdonna, qui, étant debout, s'étendit à nouveau sur la couche en disant, "Fais ce que tu veux!" Bahloul se jeta immédiatement sur elle, et d'une seule poussée il enterra son membre dans son vagin; alors il commenca à la besogner comme avec un pilon, et elle à déplacer son ventre, jusqu'à ce que tous les deux s'arrosent en même temps. Alors il s'est levé de sur elle, laissa sa robe longue, et s'en est allé. La négresse dit à Hamdonna, "O ma maîtresse, ce n'est pas comme je vous l'ai dit? Bahloul est un mauvais homme, et vous ne pouviez obtenir le meilleur de lui même. On le considère comme un objet de moquerie, mais, devant Dieu, il s'amuse d'eux. Pourquoi ne m'avez-vous pas cru?" Hamdonna se tourna vers elle et dit, "ne me fatigue pas avec tes remarques. Il est venu pour faire ce qui doit être fait, et dans l'ouverture de chaque vulve est inscrit le nom de l'homme qui doit y pénétrer, vrai ou faux, pour l'amour ou pour la haine. Si le nom de Bahloul n'avait pas été inscrit sur ma vulve il n'y serait jamais entré, m'eut-il offert l'univers avec tout ce qu'il contient." Comme ils parlaient ainsi, on frappa des coups à la porte. La négresse demanda qui était là , et comme réponse, la voix de Bahloul répondit, "c'est moi." Hamdonna, dans le doute quant à ce que le bouffon voulait faire, s'effraya. La négresse demanda à Bahloul ce qu'il voulait, et elle reçut cette réponse, "apporte-moi un peu d'eau." Elle sortit de la maison avec une tasse pleine d'eau. Bahloul but, et il laissa la tasse s' échapper de ses mains, et elle se cassat. La négresse ferma la porte sur Bahloul, qui s'assit sur le seuil de la porte. Le bouffon étant ainsi près de la porte, le Vizir, le mari de Hamdonna, arriva, qui lui dit ainsi, "pourquoi je te vois ici, O Bahloul?" Et il répondit, "O mon seigneur, je traversais la rue quand je fus pris d'une grande soif. La négresse de madame est venue m'apporter une tasse d'eau. La tasse a glissé de mes mains et s'est cassée. Alors votre dame Hamdonna a pris ma longue robe, que le Sultan notre maître m'avait donnée, comme indemnisation." Alors dit le Vizir, "laissez-le avoir sa robe." Hamdonna à ce moment est sortie, et son mari lui demanda s'il était vrai qu'elle avait pris la robe en guise de paiement pour la tasse cassée. Hamdonna a alors pleuré, frappant ses mains ensemble, "Qu'avez-vous fait, O Bahloul?" Il répondit, "J'ai raconté à votre mari l'histoire de ma folie; parlez-lui, vous, le language de votre sagesse." Et elle, médusée par l'adresse qu'il avait montré, lui a redonné sa longue robe brodée d'or, et il est reparti.