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La nuit d'amour de la belle princesse Rajput.
Acte II d'un conte érotique se déroulant au Rajasthan.



princesse du Rajasthan






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Udaipur ce soir-là, au sommet de la colline, le palais du Maharana étincellant sous les feux des lanternes allumées.

Une foule compacte d'hommes. Un mouvement lent et indiscipliné en direction des murailles roses. Des hommes engoncés dans leurs dhotis tout blancs et portant fièrement sur leur chef le paga cramoisi. Un défilé ordonné perce la foule, des garçons et des hommes portant des offrandes et cadeaux pour les nouveaux mariés, des vêtements, des tissus, des fruits secs, des bijoux, des sucreries disposées habilement sur leurs épaules .


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Un mouvement nerveux de foule, un sillage dans la foule énergiquement provoqué par des policiers nerveux. Un cheval qui s'approche, il porte dignement le prince habillé d'un achkan aux brocarts précieux, le chef recouvert d'un diadème incrusté de perles, une longue épée suspendue à son flanc, et protégé d'un parassol cérémonial aux dorures complexes. L'équipage perce lentement la foule et pénètre dans les jardins du Maharana.

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Udaipur ce soir-là, près des jardins du Maharana.

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Des femmes multicolores. Un indescriptible caléidoscope de voiles affriollants, des saris aux multiples dessins géométriques, le constant cliquetis des babioles, les jambes, les bras aux chairs cuivrées artistiquement serties de bijoux, de colliers, de pendentifs, de bracelets d'ivoires, d'os, d'argent et d'or, les croassements inintelligibles des fillettes, les lehangas multicolores qui laissent entrevoir des fragments de chairs appétissantes, les sourires aux larges dents à la blancheur entretenue par les ratissages incessants des branches de neem, les éclats de rires timides, les yeux aggicheurs ceinturés d'un provoquant bistre de khol, les débordements désordonnés des filles, une charmante indiscipline, la voluptueuse beauté primitive, la concupiscence derrière les orhnis vaporeux, le regard charnel de la déesse Lakshmi, la lubricité qui papillotte dans la nuit naissante face aux jardins du Maharana, les femmes impatientes, curieuses, agitées attendent l'arrivée de la mariée.

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Elle est là, échappée de son mystérieux shattri qui la protégeait du regard des hommes, elle s'avance dignement enveloppée dans son dupatta de soie aux broderies florales scintillantes.

Les feux sacrés brûlent sous les toiles safran du mandap. Le prêtre prépare pour les nouveaux mariés, le repas de riz, de sésame et d'orge.

Ils sont là, tous les deux, se tenant par la main pendant que le prêtre récite des textes védiques en sanscrit. Ils accomplissent autour du feu sacré, une étrange danse qui doit à jamais sceller leur union.

Udaipur,
palais Jag Mandirpalais Jag Mandirpalais Jag Mandir

le palais Jag Mandir, joyau de marbre blanc, murailes perforées, jardins suspendus, consoles en corbeilles, passages ajourés, bateau poétique flottant sur les eaux calmes du lac Pichola. Udaipur dans mes rêves aussi.

La nuit est douce. Mes pensées s'entrechoquent, ce sont sans doute ces rêves. Une ombre étrange vient traverser en silence l'horizon de ma vaste chambre. Une ombre mystérieuse venue d'une secrète porte dissimulée dans les complexes calligraphies qui ornent les murs de marbre et de porphyre du palais.






princesse des Indes princesse des IndesUne ombre aux voiles frivoles qui papillotent doucement dans la brise du soir. Une ombre qui s'effiloche soudainement, laissant tomber ses voiles de lin sur le parquet luisant de la pièce, une ombre qui se déshabille, une ombre aux formes rondes et sensuelles, une ombre de femme, de princesse ou de courtisane généreusement prêtée pour la nuit au visiteur d'un soir par un hôte hospitalier.


Elle s'approche, l'ombre se dématérialise, l'anatomie se précise, les formes se matérialisent, les déhanchements lascifs d'une jeune fille nue glissent dans toute leur splendeur princière sur les pavés luisants du Jag Mandir. Elle s'assoit sur le bord du lit, légèrement craintive et timide, elle reste là sans bouger un regard interrogateur sur moi.

Les mystères secrets du Jag Mandir où les rêveries trompeuses d'un voyageur solitaire.


Je n'ai que très peu bougé, juste ce qu'il faut pour exprimer l'ébahissement d'un pèlerin anxieux. Pour éviter d'effaroucher la petite bête affolée ou astucieusement réservée, mes gestes restent apaisants plus que conquérants.
princesse des Indes



Elle garde sur moi ses yeux noirs soulignés d'un soupçon de bistre, les yeux interrogateurs d'une habile courtisane, d'une petite soeur curieuse ou encore d'une princesse adultère, mes discrètes interrogations n'arrivent pas à percer les mystères qui hantent les couloirs secrets du Jag Mandir.
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Marco Polo ou le voyage imaginaire (Contes et légendes, 1998) © 1998 Jean-Pierre Lapointe
Trame sonore empruntée aux archives du Web: Shanghai de Jean-Michel Jarre


ACTE III