Je suis Trickster le Farceur Légende iconoclaste inspirée d'un ancien conte indien.
Précurseur du Sauveur,
et comme lui, homme,
Dieu, et bête à la fois.
Surhomme et sous-homme
il est un être bestial et divin
dont la caractéristique essentielle, et alarmante,
est son inconscience.
Je suis Trickster, le Turlupin
on m'appelle aussi le Farceur
Je suis Créateur
et à la fois Destructeur
Je suis Bienfaiteur
et Malfaiteur à Mes heures
Je dupe les autres mais
Je suis aussi dupé par les autres.
Je n'ai aucun désir ni passion
Je suis entraîné par Mes pulsions
J'ignore le bien et
J'ignore le mal également mais
Je suis responsable du bien
et du mal pareillement
Je ne m'encombre
d'aucune valeur morale
Je ne rends compte
d'aucune valeur sociale
Je suis à la merci
de Mes impulsions
Je suis aussi à la merci
de Mes appétits
Mes actions donnent vie
à des valeurs infinies
Je suis ce que vous voudrez que Je sois
Coyote, Corbeau et Lièvre à la fois
Je suis l'Archétype des passions humaines
J'erre de par le monde l'univers est Mon domaine
J'ai le visage Pâle et Je suis Grand
Je suis ni Jeune ni Vieux
Je suis Fort et même Élégant
et J'ai surtout un Pénis prodigieux
Mon histoire est faite d'épisodes incongrus
au cours desquels, inconsciemment et sans l'avoir voulu
J'ai créé pour l'homme l'Univers
J'ai établi les limites de cet Univers
Je l'ai agrémenté
Je l'ai compliqué
J'ai inventé la mort
J'ai inventé les larmes
J'ai inventé le mauvais sort
Ainsi que les armes
J'ai inventé le sourire
et le Mal pour en rire
Je ne respecte aucun tabou
Je pratique l'inceste,
Je suis insatiable possédé d'une faim de loup
Une faim funeste
Je Me métamorphose en Femme,
Je peux être Homme ou Femme
Homme une fois Femme une autre fois
ou les deux à la fois
Je Me transforme en animal,
Je Me change en chacal
Je meurt Je ment
Je ressuscite et J'ai peur
mais Je fais semblant
d'avoir peur
Je vois Mon bras droit
Combattre Mon bras gauche
Je laisse Mon bras droit
Couper Mon bras gauche
Je pourchasse Mon ombre
Ou son reflet
Je peux être Mon ombre
et à la fois son reflet
Je vie de ruse Je tue sans le vouloir
J'enfante la vie sans le savoir
Je génère des forces invisibles,
Je suis secondé par des Esprits nuisibles
d'autres Malfaisants
et parfois pour un repos Bienfaisant
Je Me retire au Ciel et en Enfer d'autres fois
Je crée les choses
sans bien comprendre ni pourquoi ni comment
C'est ainsi que Je crée et Je dispose
Sans le savoir évidemment
J'obéis à Mes instincts
Je décide par exemple la mort et la maladie pour demain
Je condamne par là même ta Fille
à souffrir
Je condamne en même temps ton Fils
à mourir
Je Me repends de cette action
J'essaie de revenir sur Ma décision
mais il est déjà trop tard Je Me lamente avec contrition
Je Me mets à pleurer
à pleurer
sur Mes mauvaises actions
et Ce furent là les premières larmes de l'Humanité
Quand Je suis entré en scène
les hommes n'étaient pas encore formés
J'ai découpé leurs mains
leurs doigts se sont étalés
J'ai percé un trou dans leur visage
la bouche s'est alors dévoilée
J'ai décroché du paysage
Des morceaux d'étoiles pour leurs yeux
Quand à leurs cheveux
J'ai arraché les poils autour de leurs pieux
J'ai fabriqué pour l'Homme cuisiné pour la Femme
Des outils pour les embêter
J'étais curieux de constater
S'ils allaient pouvoir forniquer
J'ai permis aux hommes d'expérimenter l'amour
Avant cela le sexe des femmes était garni de dents acérées
C'était périlleux d'être un homme et en amour
Les femmes s'accroupissaient pour dîner
Un poulet entre leurs cuisses
On entendait l'Os de l'animal craquer
Je vous le dit c'était bien triste
Faire l'amour n'était pas recommandé
Si votre femme voulait mordre il fallait se méfier
Il était plus simple de s'accoupler
à un Esprit cannibale
ou à un monstrueux Animal
que de faire l'Amour à sa tendre moitié
J'ai arrangé les choses heureusement
Je Me suis étendu la nuit au côté d'une femme
J'ai introduit un pilon de lave
Dans le sexe de la femme
La femme se démena naturellement
Toute la nuit on entendit ses dents Se briser contre la lave
Au matin tout était réglé
Elle était heureuse et Son époux rassuré
Et pour Me remercier
Les femmes portent désormais au cou
Leurs crocs en collier.
Maintenant que les hommes et les femmes sont bien formés
On Me demande de modifier tout ça
L'amour est trop risqué
Le sexe des femmes s'est refermé
Les hommes font la chasse à d'autres hommes
Ils se sont trompé d'ouverture
Et le mal s'est propagé
Je dois mettre fin à l'aventure
On Me demande de modifier tout ça.
De refermer l'ouverture
De supprimer les bijoux et le pieux devenus inutiles
Et de ramener la crainte chez la femme
Et la solitude chez l'homme
Mais de quoi se plaignent-ils,
mais de quoi se plaignent donc les Hommes?
On Me demande d'arranger les choses autrement
De M'étendre la nuit au côté d'une femme
D'introduire un faux pénis en bois d'acajou
Dans le sexe de la femme
La femme jouira malgré tout
Toute la nuit on l'entendra hululer de volupté
Et Mon pénis souffrira l'anxiété
Au matin tout sera pourtant réglé
Elle sera heureuse et contentée
Son époux beaucoup moins et pour Me remercier
Les femmes porteront douloureusement au cou
Leurs bijoux en colliers.
Mais pourquoi se plaignent-elles,
de quoi se plaignent donc les Femmes?
On Me demande d'arranger les choses différemment
De m'étendre la nuit au côté d'un homme
D'introduire Mon pénis sacralisé
Dans l'ouverture sous les cuisses de l'homme
L'homme se laissera sodomiser
Toute la nuit on l'entendra se plaindre d'anxiété
Et Mon pénis souffrira d'inanité
Au matin tout sera réglé
L'homme en mourra peut-être comme aussi l'Humanité
Et pour Me remercier
Ce qu'il restera des hommes et des femmes
feront l'amour chacun de leur côté
Mais de quoi se plaint-on,
De quoi donc se plaint l'Humanité?
Mais comme toujours J'arrangerai les choses à ma façon
Je m'étendrai la nuit au côté d'une femme
J'introduirai Mon pénis prodigieux
Dans le sexe de la femme
La femme ainsi pénétrée
Gémira de plaisir toute la nuit et J'en serai bien heureux
Au matin tout sera réglé
Elle sera redevenue amoureuse son époux plus heureux
Et pour Me remercier
Les femmes porteront toujours à leur cou
Leurs étincelantes perles en colliers.
Mais dis-moi Grand-Mère-Araignée,
pourquoi Diable se plaint-on Encore?