femmes astéroïdes
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escales poétiques


CHOIX DES ESCALES


Diverses escales poétiques:

Chacun à dire...................... La femme oiseau
Ceux qui espèrent de vous......................... Mexico....................................... Femme infidèle
Lorsque j'étais la mer........................... Nous aurons voulu
Les pieds de satin blanc
Caresses de femmes

le regard de Mona Lisa

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Chacun à dire

Chacun à dire: vous êtes symbolisée
par moi


accident incontesté du hasard



et moi
je vous regarde sur le jour
je vous compose insensée
et je vous lie à mon jour


comme s'il fallait

Comme s'il fallait qu'on vous aime
et qu'on vous accroche
et qu'on vous tienne
et qu'on vous couche avec soi
et qu'on meure avec vous



Comme s'il fallait


alors
alors qu'il y a
au-delà votre univers
toute une armée d'univers
aussi incontestables
et accessibles
que vous


C'est ainsi

vous avez eu une vie
moi pas
je suis neuf
vous pas
vous avez aimé
moi pas
je commence
vous pas
vous avez été aimée
moi pas

C'est ainsi



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La femme oiseau


ce que ma tête contient
n'est pas pour faire plaisir
à vous
à celles
à toutes celles
qui n'ont pas le temps d'êtres régulières
mais qui font l'oiseau
et qui guimbardent
et qui croient rêver
et qui voyagent d'un rêve à l'autre
sans penser

qu'il n'y a pas rêve
pour ceux qui connaissent l'oiseau
et qui l'ont aimé
et qui l'ont accueilli
mais il y a cauchemar
le jour où l'oiseau part
il y a chagrin
le jour où l'oiseau revient
il y a désespoir
quand on sait que l'oiseau
peut bien repartir un jour
comme il l'a déjà fait

car l'oiseau n'est pas régulier.

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ceux qui espèrent de vous

ceux qui vous regardent autour
ceux qui sont là

et grands et sages et riches
ceux qui vous disent dans les yeux

"je vous regarde en dedans et je vous comprends et vous viendrez avec moi"

ceux qui sont dans le mouvement
dans le prononcement
dans le conditionnement
et espèrent de vous
un mouvement comme le leur

mais

vous êtes au-dessus
le mouvement des gens
qui vous regardent en dedans
et qui ne sont autre chose
que d'autres gens
qu'on regarde en dedans.



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Mexico


pendant qu'on vous approche de l'Équateur

moi, ici, couché dans une nuit trop longue

je songe à tout, même à l'idée

qu'il se pourrait qu'on ne se voit plus
advenant.................................le bouleversement des mondes organisés
advenant..............................la désintégration des inventions de l'homme
advenant......................................le retour aux distances infranchissables
advenant......................................l'éclosion subite de votre soif de liberté
je me prends à maudire les mécaniques, l'Économie,
votre désir d'espace, les pays de là-bas,
ceux qui vous ont portée là-bas,
loin d'ici, loin de moi
comme je maudirais la catastrophe
pouvant anéantir les mécaniques, l'Économie,
votre désir de retour, votre pays,
et qui me soustrairait à notre réunion
le besoin de vous revoir
et l'attroce souffrance de vous savoir loin
me font maudire cette distance
et craindre l'éclosion d'un Infranchissable je vous en prie
revenez avant que rêves deviennent cauchemars
je me mets à penser
qu'il y a trop d'obstacles entre nous
il y a tout un continent qui nous sépare
il y a la mer de chaque côté
il y a la guerre derrière les nuages
il y a l'amour exotique
il y a le soleil
il y a la passion derrière les paysages
il y a la beauté la bonté le mal la laideur
il y a la mort
il y a tout entre nous
qui nous sépare
tandis

qu'il se pourrait y avoir que nous deux.


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femme infidèle


Pomme d'aube
toujours partie
sur une étoile qui mène
loin d'ici
loin de moi.

Aussi je partirai
loin d'ici


aux voyages des mers
aux voyages de toutes les mers
au fond de toutes les mers
seul avec l'aube.



Pomme d'aube
ne peut être
là-bas et ..... ici.

Pomme d'aube
ne peut être
avec l'autre
et ne pas être sans moi.

Pomme d'aube
ne peut aimer
en même temps que moi
l'autre là-bas.

Pomme d'aube
toujours partie
sur un étoile qui mène
très loin de moi.

Ce sera le dernier de vos voyages
et je partirai
avec l'aube
loin d'ici
au fond de toute la mer.



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la mer

Lorsque j'étais la mer,
tu ne m'as pas dit
la beauté qu'elle portait.

Je suis revenu
à mon trou de poussière,
croyant à l'amour
des filles de rivage,
croyant à l'entendement
des hommes organisés,
croyant à l'invention,
à la télévision.

Et je suis toujours
dans ce trou de poussière,
regrettant la monotonie et l'espace
de mon horizon de mer.
Lorsque j'étais la mer,
tu ne m'as pas dit qu'on pouvait,
sans vieillir,
la regarder toute une vie.
...
Maintenant dans mon trou de poussière,
des squelettes dans mon crâne,
des assassins sur mes champs de bataille,

Je suis un enfant malheureux
venu au monde sans permission,
et une fille qui vous quitte sans amour,

un trou de poussière sans horizon.


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Nous aurons voulu


Nous aurons voulu
pour un temps, un jour
ou peut-être toujours
nous aurons voulu
le bout du jour

au-dessus du voyage
le voyage
.
et la lumière
et les yeux clairs
dans le vent
le présent
le temps autour
toujours

nous aurons pensé peut-être
que partir

que grandir dans le vent
dans le temps

autour du vent du présent
on finirait par avoir raison
et...............

l'amour



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son petit pied de satin blanc


Son petit pied dans vos plaies
son petit pied qui bouge dans vos plaies
dans vos plaies, son petit pied de satin blanc
vos plaies de sang rouge et de douleur massive
vos ganglions en crampes prêts à péter
vos souffrances d'emmerdement et larmes
et cris, et pleurs, et gémissements.

Et ses petits pieds de satin blanc qui bougent
qui s'amusent à bouger qui se passionnent
ses sadiques petits pieds de satin blanc qui bougent
dans vos plaies mortelles de sang rouge
dans vos plaies mortelles de ganglions crevés

dans vos plaies........................................ les satins rouges de ses pieds.





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caresses de femmes


elle est allée les yeux fermés
sur vous

elle a promené ses doigts
dans vos vies
elle a déposé son sommeil
dans vos yeux

vos yeux se sont fermés
dans ses nuits

vos doigts ont scruté la nuit
de ses yeux

vos sommeils sont devenus
les siens
ses songes d'éternité arrivent
à vous vaincre

ses nuits de réveils fatigués
vous étreignent
ses nuits laissent un tremblement

dans vos doigts

Marco Polo ou le voyage imaginaire (poésie: rêves de femmes, 1960) © 1997 Jean-Pierre Lapointe


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