mes vingt ans
Diverses escales poétiques:
vingt ans.
La pluie.....
Un coin de ciel...
un endroit ...........................................
Les insolites
O!...........................................................
Cette clameur-là..........................................
Vingt ans.
L'exil.
vingt ans
Vingts ans
La refonte des idées
Métamorphose
Tremplin entre le vrai et le faux
Trouble temporaire
Le sang qui veut s'évader
L'entière évasion
Insolite
Hautaine
Étranger dans un univers de glace
Étrange
Étrange phénomène de l'âme
Absence
Folie
RETOUR AU CHOIX DES ESCALES POÉTIQUES
La pluie
C'est la pluie
Un jardin de poésie
Suspendu au toit des cieux
en décors noir et blanc
Un coin de ciel...
Un coin de ciel dans mes yeux
les pieds sur les champs d'herbe
un peu d'amour dans mes poches
trouées
Et la main craintive de mes doigts
je cherche vos sourires enfouis
parmi mes hivers cauchemars
décédés
Nous irons dans les bals
toute une nuit de saison
finir l'amour en pas de rêve
pressés.
Un endroit
Je rêve d'un endroit,
Un endroit où nous serions deux.
Je rêve d'un endroit.
Je le fais plus doux, plus léger,
Plus léger que l'oiseau.
Je le fais plus léger.
Il porterait deux coeurs,
Deux coeurs qui s'aimeraient.
Il porterait nos coeurs.
Et j'y garderais nos jours,
J'y garderais nos baisers.
J'y garderais tous nos jours.
Je rêve de l'endroit,
L'endroit de notre amour.
Je rêve de l'endroit.
Mais je suis si faible,
Si faible à garder l'amour.
Je me sens si faible.
Il faudra pleurer encore,
Pleurer comme toujours.
Il faudra pleurer toujours.
Je rêve d'un endroit,
Un endroit sans larmes.
Je rêve d'un endroit,
Où serait possible la vie...
Les insolites
Les coeurs qui cherchent
Aux milles chemins des nuits,
Les plaisires masqués
Sous la flamme en risée.
Les coeurs qui cherchent
Dans l'abandon des bruits,
Sous les masques du songe
Les baisers de l'ombre,
Aux quatre coins des nuits;
Les coeurs qui cherchent.
Ils font sur la main,
Sur la main ridée de l'aïeul
Jaillir l'oniromancie,
Aux plaintes des lunes en deuil.
Ils font à l'enfant
Le sourire de l'enfer;
Ils font à sa candeur
Le baiser du traite.
Ils font dormir la beauté
Au chevet du silence,
La mélancolie des secrets,
Et des jeux discrets.
Leurs discours sont vains,
Effacés par la monotonie,
L'oubli et les cheveux blancs,
Les saisons se succédant
Aux trépas de l'enfance.
Ils n'ont plus d'yeux
Que pour la noirceur,
Des sylphes rampants
Au crescendo des ans.
Mirage du diabolique,
De la lumière diffuse,
Au miroir sombre
Du songe.
Ils ont le coeur sur la main,
Et l'amour leur échappe,
Lasse et monotone,
comme aux vents d'automne.
Les coeurs qui cherchent
Dans l'abandon des matins,
Le repos néfaste aux Vierges.
Les coeurs qui s'endorment
Au sommeil des décennies,
Dont les yeux sont les vigies.
Les coeurs qui sombrent
Sous les monts flétris,
Sont plus de volcans taris.
O!
O caresse!
Dans le vent
Dans le temps
La chaleur des rires
Les dires sans pareils
Les matins finis.
O paresse!
Lassitude
Nostalgie
Berceuse insouciante
Nuit sans voix
Sommeil sans réveil
O détresse!
Désemparé
Perdu
Les nuits éternelles
Les cauchemars des ans
Des destinées perdues.
O tristesse!
Mélodie
Sensuelle
Baisers du vent
Des tempêtes lentes
O péché charmant!
O jeunesse!
Beauté
Laideur
Grandeur et petitesse
Les rêves trop longs
Des souvenirs sans issue.
O viellesse!
Beauté
Laideur
Grandeur et petitesse
Les rêves trop courts
Des souvenirs perdus.....
Cette clameur-là.
Cette clameur qui vient de la ville
qui frappe mon coeur
et ressemble à une plainte très vile,
sans profondeur.
Cette clameur-là!
Elle répand des plaintes et des cris,
cette clameur-là;
les déchets des bacchanales finies,
la ville au-delà
dont on entend les bruits.
On voit les hommes essayer de fuir,
partir à jamais,
et dans leurs évasions ils vont finir,
dans les regrets
des villes trop noires.
Ces villes trop noires ont des rumeurs
qui partent des coeurs.
Les sombres et funestes profondeurs
de tous ces coeurs,
toutes leurs clameurs.
Hélas! Moi et mon coeur aussi sont là
conquis par la plainte,
et à jamais dans cette tourbe-là,
y vivons sans crainte,
de sortir de là...
Cette clameur qui vient de la ville!
Cette clameur-là!...
Vingt ans
J'ai vingt ans.
Les songes
Me rongent,
Et les nuits
Tristes vies,
Passent,
Lasses,
Sans horizons
Ni chansons.
Mes vingt ans
Je quête au songe
Ce joli mensonge,
L'amour câlin
Jusqu'au matin;
Demain hélas
Il se lasse,
Et je continue
Ingénu,
Mes vingt ans
Mes vingt ans
L'exil
Vos métamorphoses subites
L'abandon involontaire
des anciens rîtes
Les vingt ans qui soupirent
dans les spasmes exilés
Les guitares de l'exil
font chanter les ennuis
Aux lointains des rêves
toute la jeunesse des souvenances
impossible à rattrapper
Ce mirage impalpable
aux décors chantants
vites écroulés
Les métamorphoses subites
le regret insoupçonné
des passés insolites
Les guitares de l'exil
font chanter les ennuis
L'amour au coin d'un coeur
une poitrine qui respirait
L'exil porte un sein tari
C'est un coeur qui ne bat plus
Les guitares de l'exil
La voix toujours seule
Ces tintements de clochettes
qui ne disent plus rien
Les visages lointains
Des souvenirs que l'on cherche
et qui s'enlisent
dans la brume des demains
Les rires étouffés Et ces yeux lointains qui ne parlent plus. Les guitares.......... |
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Marco Polo ou le voyage imaginaire (poésie: vingt ans, 1955) © 1996 Jean-Pierre Lapointe