le suicide
Diverses escales poétiques:
Je suis l'humain trahi.
Venez.......
jusqu'à la fin......
Le rêve manqué
Paroles de donjons................................
Doigt de crimes
Les rivages sans fin.
Je suis l'humain trahi
Je suis loin des sourires,
expatrié aux pays verts,
extradé.
Les rizières de villages d'ondes
aux nues de mes songes,
extasié.
Je suis loin des sourires,
je suis l'humain trahi,
le rouge-gorge dépecé,
exhalé.
aux clairs-de-lunes païens.
Le topaze au doigt infidèle,
et la joue qui refuse un baiser,
sont la ficelle brisée
au nuage d'orage suicidé,
suicidé.
Venez
Venez minuits cauchemars |
la porte sangsue au rêve de sang dessus |
Jusqu'à la fin
je ne verrai plus la source
qui coule
j'ai décidé de mourir
aux hommes
j'ai décidé
il pleut dehors
la lumière ferme les yeux
lentement
juste assez pour me laisser passer
inaperçu
je traverse un son
dans le silence
je franchis deux allées de tableaux
déjà inconnus
il n'y a même plus ces cheveux blonds
de rêves
déjà je suis mort et je marche encore
jusqu'où?
jusqu'à la fin
jusqu'à la fin
des trottoirs
jusqu'à la fin
des mèches blondes
jusqu'à la fin
de mes rêves
jusqu'à la fin
de tout
le rêve manqué
Regarde, j'ai des yeux pour personne
derrière, il n'y a rien pour vous
j'ai des yeux qui regardent n'importe où
mais n'importe quoi, pour rien
j'ai des yeux d'images déçues,
des yeux de visages tristes et décomposés,
des yeux de forêts allumées, sans ciels
et des yeux qui se referment désaxés.
La nature a joué dans nos vies
ses éternels recommencements
ses jeux d'enfants de cerceaux brisés
la nature a joué dans nos veines d'absurdité
et j'ai recommencé mon rêve sans fin
aux matins de soleils pareils
malgré vos sourires d'hier et vos doigts
j'ai repris mon bâton de tristesse avec moi.
Ce matin, j'ai cédé à la tentation de partir
j'ai rompu avec le fil de la réalité
pour me jeter à pleine gueule dans le vide,
j'ai parcouru avec le néant, tout un rêve
pour me retrouver au soir de cloches de réalités.
Paroles de donjons
je me couche avec l'herbe
qui étend sa bouche sur mon socle
et j'écoute le jazz dans mon coeur
j'ai envie de dormir
j'ai envie de pousser la porte du jardin
les lilas sont sur le plat
le traître derrière moi
je crois qu'il m'aura
et je coucherai sur mon socle
les jardins
les fleurs
les jours
toute une fin
un sommeil à en perdre le souffle
fin à bal
à crier
à mordre l'Euphrate
orgie de couleur dans la planète cerveau
cratère fleuri qui pousse à ciel les arcs-de-mers
je me couche les vierges à sec haut de forme
je me couche la mer au verbe
la mer aux cales de mes trompes d'osier
le soleil tournera tournera
la parole est dans le cercle
et mon soleil restera dans le cercle
paroles de donjons
Doigts de crimes
je m'accroche au passage des routes
la dent pendue au soleil givre
je m'accroche au trottoir d'assiettes
main d'acier sur les velours siestes
corde pendue à mon toit crâne
corde violon grêle au bazar coeur
j'ai le ventre fourmi tentacules
j'ai la misère rectum au soleil
doigt de pied sur vos omoplates
doigt de crime sur vos seins
doigt couteau au coeur de vos nuits
doigt, doigt, doigt carnage
Les rivages sans fin
tu marcheras à mes côtés
Marco Polo ou le voyage imaginaire (poésie: Suicides, 1958) © 1996 Jean-Pierre Lapointe
des rivages sans fin
je t'aurai par la main des rêves
aux rivages sans fin
les yeux arrachés aux mers
les mers de rivages
ton petit soulier qui gît sur la grève
ton pied dans les sables meurtris
les rivages meurtris
je t'aurai dans mes yeux suicidés
les fermer dans la vague
des rivages suicidés.
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