En forme de Conclusion à Ce Travail, et le Traitement du Bon Effet de la Dégustion des Oeufs pour Favoriser la Copulation. Sache, O Vizir (que Dieu vous soit bon!), que ce chapitre contient les instructions les plus utiles - pour augmenter l'intensité de la copulation - et qu'il est profitable de lire cette dernière partie pour un vieil homme aussi bien que pour l'homme qui est dans ses meilleures années ainsi que pour le plus jeune homme. Le cheik, qui donne de bons conseils aux créatures du Dieu Tout-Puissant! lui le sage, le savant, le premier des hommes de son temps, parle ainsi à ce sujet; écoutez alors ses paroles: "Celui qui en fait une pratique de manger chaque jour de jeûne, le jaune des oeufs, sans le blanc, trouvera en cet aliment un stimulant énergique pour la copulation. Il en est de même pour l'homme qui, pendant trois jours, mange la même chose avec des oignons." "Celui qui fait bouillir de l'asperge et les fait ensuite frire dans de la graisse, et verse alors les jaunes d'oeufs sur ceux-ci avec les condiments pilés, et qu'il mange chaque jour de ce plat, se développera d'une manière vigoureuse pour la copulation, et il y trouvera un stimulant pour ses désirs amoureux." "Celui qui épluche des oignons, les met dans une casserole, avec des condiments et des substances aromatiques, et fait frire le mélange avec de l'huile et des jaunes d'oeufs, acquerra une vigueur insurpassable et une valeur inestimable pour la copulation, s'il mange de ce plat pendant plusieurs jours." "Le lait de chameau mélangé avec du miel et consommé régulièrement développe une vigueur pour la copulation qui est indiscutable et fait en sorte que le membre viril est alerte jour et nuit." "Celui qui pendant plusieurs jours prépare ses repas avec des oeufs bouillis et de la myrrhe, de la cannelle brute, et du poivre, trouvera sa vigueur pour la copulation et les érections considérablement accrus. Il aura le sentiment que son membre ne reviendrait jamais à l'état de repos." "Un homme qui souhaite copuler pendant toute une nuit, et dont le désir survient soudainement, ne pourra préparer lui même et suivre le régime déjà mentionné, il peut alors avoir recours à la recette suivante. Il doit obtenir un grand nombre d'oeufs, de sorte qu'il puisse en manger en surabondance, il les fait frire avec de la graisse et du beurre frais; une fois fait il les immerge dans du miel, mélangeant bien le tout. Il doit alors manger le maximum de cette potion avec un peu de pain, et il peut être certain que pour toute la nuit son membre ne lui donnera aucun repos." À ce sujet les vers suivants ont été composés: "Le membre d'Abou el Heïloukh est demeuré érigé Pendant trente jours sans arrêt, parce qu'il a mangé des oignons. Abou el Heïloukh a défloré pendant toute une nuit Une fois jusqu'à quatre-vingts vierges, et n'a ni mangé ni bu entre-temps, Puisqu'il s'était d'abord bourré de pois chiches, Et avait bu du lait de chameau mélangé avec du miel. Mimoun, le nègre, n'a jamais cessé de dépenser son sperme tandis que Durant cinquante jours sans trêve le jeu continuait. Comme il était fier de finir une telle tâche! Pour dix jours davantage il travailla, sans en être gavé, Mais tout ce temps il mangea que des oeufs et du pain." Les exploits d'Abou el Heïloukli, Abou el Heïdja et Mimoun, cités plus haut, ont été justement prisés, et leur histoire est vraiment merveilleuse. Alors je vous les transmettrai, plaise à Dieu, et je terminerai la rédaction de ce travail qui est conçu comme un service que je rends à toute l'humanité. Histoire de Zohra . Le cheik, le protecteur de la religion (Que Dieu, le Tout-Puissant, soit bon pour lui!), rapporte, que vivait, dans les temps antiques, un Roi illustre, qui a eu de nombreuses armées et d'immenses richesses. Ce roi avait sept filles remarquables par leur beauté et leurs perfections. Ces sept filles sont nées l'une après l'autre, sans enfant mâle entre les deux. Les rois du temps les voulaient en mariage, mais elles refusaient le mariage. Elles portaient des vêtements d'hommes, montaient des chevaux magnifiques recouverts de harnais brodés-or, savaient manier l'épée et la lance, et vainquaient les hommes en combat singulier. Chacune d'elles possédait un palais splendide avec les domestiques et les esclaves nécessaires à leur service, pour la préparation de la viande et des boissons, et autres nécessités du genre. Toutes les fois qu'une proposition de mariage pour l'une d'elles était présentée au Roi, il n'a jamais manqué de les consulter; mais elles ont toujours répondu, "Cela n'arrivera jamais." Différentes conclusions furent tirées de ces refus; certaines dans le bon sens, d'autres non. Pendant longtemps les raisons de leurs conduites n'étaient pas connues, et les filles persévérèrent en agissant ainsi jusqu'à la mort de leur père. Alors la plus agée des deux fut invitée à lui succéder, et a reçu le serment de fidélité de la part de tous ses sujets. Cette accession au trône fut célébrée par tout le pays. Le nom de la soeur la plus âgée était Fouzel Djemal (la fleur de Beauté); la seconde s'appelait Soltana el Agmar (la reine des lunes); la troisième, Bediaat el Djemal (l'incomparable en beauté); la quatrième, Ouarda (la rose); le cinquième, Mahmouda (la précieuse); la sixième, Kamela (la parfaite); et, enfin, la septième, Zohra (la beauté). Zohra, le plus jeune, était en même temps la plus intelligente et la plus judicieuse. Elle était passionément fanatique de la chasse, et un jour qu'elle montait par les champs elle a rencontré sur son chemin un cavalier, qui l'a saluée, et elle a renvoyé son salut; elle avait avec elle environ vingt hommes à son service. Le cavalier pensait qu'il avait entendu la voix d'une femme, mais comme le visage de Zohra était couvert par un battant de son voile, il n'en était pas certain, et il se dit, "je voudrais savoir si c'est une femme ou un homme." Il s'enquit auprès de l'un des domestiques de la princesse, qui dissipa ses doutes. En approchant Zohra, il a alors conversé agréablement avec elle jusqu'à ce qu'ils fassent une halte pour le petit déjeuner. Il s'est assis près d'elle pour participer au repas. Décevant les espoirs du cavalier, la princesse n'a pas découvert son visage, et, lui disant qu'elle jeûnait, et ne mangeait rien. Il ne pouvait s'empêcher d'admirer secrètement sa main, la grâce de sa taille et l'expression amoureuse de ses yeux. Son coeur fut saisi d'un amour violent. La conversation suivante eut lieu entre eux: LE CAVALIER: Votre coeur est-il insensible à l'amitié? ZOHRA: Il n'est pas approprié qu'un homme ressente de l'amitié pour une femme; parce que si leurs coeurs s'inclinent l'un vers l'autre une seule fois, les désirs libidineux les envahiront aussitôt, et Satan les incitant à faire mal, leur chute sera bientôt connue de chacun. LE CAVALIER: Ce n'est pas ainsi, quand l'affection est vraie et les rapports purs sans infidelité ou trahison. ZOHRA: Si une femme succombe à l'affection qu'elle ressent pour un homme, elle devient un objet de calomnie pour le monde entier, et de mépris général, d'oû rien ne surgit que l'ennui et le regret. LE CAVALIER: Mais notre amour demeurera secret, et dans ce coin retiré, qui pourra être le lieu de nos rencontres, nous pourrons avoir des rapports cachés de tous. ZOHRA: Ce ne peut être le cas. En outre, ça ne pourrait pas se faire si facilement, nous devrions bientôt être suspectés, et les yeux du monde entier seraient tournés sur nous. LE CAVALIER: Mais l'amour, l'amour est la source de la vie. Le bonheur, c'est-à-dire, les rendez- vous, les embrassements, les caresses des amoureux. Le sacrifice de la fortune, et même de la vie pour votre amour. ZOHRA: Ces mots sont imprégnés d'amour, et votre sourire est séduisant; mais vous feriez mieux de vous abstenir d'une conversation semblable. LE CAVALIER: Vos paroles sont comme l'émeraude et vos conseils sont sincères mais l'amour a pris racine dans mon coeur, et personne ne peut l'en déloger. Si vous m'éconduisez je mourrai assurément. ZOHRA: Pour sur que vous devez retourner à votre demeure et moi à la mienne. S'il plait à Dieu nous nous reverrons encore. Ils se sont alors séparés, se disant adieu, et retournèrent chacun chez eux. Le nom des cavalier était Abou el Heïdja. Son père, Kheiroun, était un grand négociant immensément riche, dont l'habitation était isolée au delà du domaine de la princesse, à un jour de son château. Abou el Heïdja retourna à la maison, il ne pouvait retrouver le repos, et il mit à nouveau son temeur quand la nuit fut tombée, s'enroula d'un turban noir, et boucla son épée sous son temeur. Alors il monta sur son cheval, et, accompagné de son nègre favori, Mimoun, il partit secrètement au loin sous le couvert de la nuit. Ils ont voyagé toute la nuit sans s'arrêter jusqu'à ce qu'à l'approche du jour, l'aube apparut en vue du château de Zohra. Ils ont alors fait une halte dans les collines, et firent entrer leurs chevaux dans une caverne qui se trouvait tout près de là. Abou el Heïdja laissa le nègre s'occuper des chevaux, et il alla en direction du château, afin d'en examiner les approches; il le trouva entouré d'un mur très haut. Ne pouvant y entrer, il se retira à une certaine distance pour observer ceux qui en sortaient. Mais toute la journée passa sans qu'il vit quiconque en sortir. Au coucher du soleil il s'assit à l'entrée de la caverne et surveilla jusqu'à la tombée du jour; puis le sommeil le vainquit. Il était couché endormi avec sa tête sur le genou de Mimoun, quand ce dernier le réveilla soudainement. "Qu'est-ce?" a-t-il demandé. "O mon maître," dit Mimoun, "j'ai entendu du bruit dans la caverne, et j'ai vu la lueur vacillante d'une lumière." Il se leva immédiatement, et regardant attentivement, il aperçut en effet une lumière, vers laquelle il alla, et qui le quida jusqu'à une cavité dans la caverne. Après avoir demandé au nègre de l'attendre tandis qu'il allait dchercher à découvrir d'où elle venait, il prit son sabre et pénétra plus profondément dans la caverne. Il découvrit une chambre souterraine, dans laquelle il descendit. Le chemin était presqu'inutilisable, à cause des pierres qui l'encombrait. Il parvint, cependant, après beaucoup d'effort par atteindre une sorte de crevasse, d'où l'on pouvait apercevoir une lumière brillante. Regardant à travers, il aperçut la princesse Zohra, entourée d'une centaine de vierges. Elles étaient dans un palais magnifique creusé à même la montagne, magnifiquement meublé et resplendissant partout d'or. Les jeunes filles mangeaient et buvaient et appréciaient les plaisirs de la table. Abou el Heïdja se dit en lui même, "Hélas!" Je n'ai aucun compagnon pour m'aider dans ce moment difficile." Tout en réfléchissant, il revint à son domestique, Mimoun, et lui dit ceci, "Va chez mon frère, par Dieu, Abou el Heïloukh, et dis-lui de venir me trouver ici le plus rapidement possible." Le domestique manta immédiatement sur son cheval, et chevaucha le reste de la nuit. De tous ses amis, Abou el Heïloukh était celui qu'Abou el Haïdja préférait; il était le fils du Vizir. Ce jeune homme et Abou el Heïdja et le nègre, Mimoun, étaient considérés comme les trois hommes les plus forts et les plus courageux de leur temps, et personne n'a jamais réussi à les svaincre au combat. Quand le nègre Mimoun arriva chez l'ami de son maître, et lui eut raconté ce qui s'était produit, ce dernier dit, "certainement, nous appartenons à Dieu et nous devons le rejoindre." Alors il prit son sabre, monta son cheval, et accompagné de son nègre favori, il partit, avec Mimoun, vers la caverne. Abou el Heïkja sortit et vint à leur rencontre et leur souhaita la bienvenue, et après l'avoir informé de l'amour qu'il avait pour Zohra, il lui confia sa résolution de pénétrer de force à l'intérieur du palais, ce pourquoi il avait trouvé refuge dans la caverne, et la scène merveilleuse dont il avait été le témoin à ce moment. Abou el Heïloukh était muet de surprise. À la tombée de la nuit ils entendirent chenter, rire bruyamment, et parler avec animation. Abou el Heïdja dit à son ami, "Va au fond du passage souterrain et regarde. Vous comprendrez alors l'amour de votre frère." Abou el Heïloukh, rampant doucement jusqu'au fond de la grotte, regarda à l'intérieur du palais, et fut enchanté par ce qu'il vit, des vierges et de leurs charmes. "O frère," demanda-t-il, "laquelle parmi ces femme est Zohra?" Abou el Heïdja répondit, "Celle qui a un corps irréprochable, dont le sourire est irrésistible, dont les joues sont roses, et dont le front est d'un blanc resplendissant, dont la tête est encerclée par une couronne de perles, et dont les vêtements miroitent d'or. Elle est assise sur un trône incrusté de pierres rares et d'ongles d'argent, et elle penche sa tête vers l'arrière." "Je l'ai observé parmi toutes les autres," dit Abou el Heïloukh, comme si elle était la représentation d'un torche en flammes. "Mais, O mon frère, laisse-moi appeler à ton attention une chose qui ne t'est pas venue à l'esprit." "Qu'est-ce?" demanda Abou el Heïdja. Son ami répondit, "C'est certainement vrai, O mon frère, que la license règne dans ce palais. Observe que ces gens ne viennent que la nuit, et que c'est un endroit retiré. Il y a toutes les raisons de croire que l'endroit est exclusivement consacré à la fête, à la beuverie, et à la débauche, et si c'était ton idée que tu pouvais être venue à elle pour l'aimer par n'importe quelle autre mmoyen que celui par lequel nous sommes maintenant, tu aurais constaté que nous nous étions trompés, même si tu avais trouvé un moyen de communiquer avec elle l'aide ou avec d'autres." "Et pourquoi?" demanda Abou el Heïkja. "parce que" répondit son ami, "par ce que je peux voir, Zohra sollicite l'affection des jeunes filles, ce qui est la preuve qu'elle n'a pas d'inclination pour les hommes, ni ne répond à leur amour. "O Abou el Heïloukh," dit Abou el Heïkja, "Je reconnais la valeur de ton jugement, et c'est pour cela que je t'ai fait venir. Tu sais que je n'ai jamais hésité à suivre tes avis et tes conseils!" "O mon frère," répondit le fils du Vizir, "Si Dieu ne t'avait pas guidé à cette entrée du palais tu n'aurais jamais pu approcher Zohra. Mais d'ici, plaise à Dieu que nous puissions trouver notre route." Le matin suivant au lever de soleil, ils commandèrent à leurs domestiques de s'introduire de force à cet endroit, et d'enlever tout ce qui pouvait obstruer leur passage. Ceci fait ils cachèrent leurs chevaux dans une autre caverne, à l'abri des bêtes sauvages et des voleurs; puis tous les quatre, les deux maîtres et les deux domestiques, sont entrés dans la caverne et ont pénétré dans le palais, chacun d'eux armé d'un sabre et d'un bouclier. Ils refermèrent ensuite l'ouverture, et reconstituèrent son aspect antérieur. Ils se retrouvèrent dans l'obscurité, mais Abou el Heïloukh, ayant claqué une allumette, alluma l'une des bougies, et ils commencèrent l'exploration du palais dans tous les sens. Çà leur semblait être la merveille des merveilles. Les meubles étaient magnifiques. Partout il y avait des lits et des divans de toutes sortes, de riches candélabres, des lustres splendides, des tapis somptueux, et des tables couvertes de plats, de fruits et de boissons. Quand ils eurent admiré tous ces trésors, ils continuèrent à examiner les chambres, les comptant. Il y en avait un grand nombre, et dans la dernière ils trouvèrent une porte secrète, très petite, et dont l'aspect attira leur attention. Abou el Heïloukh dit, "C'est probablement la porte qui communique avec le palais. Vien, O mon frère, nous attendrons ce qui doit venir de l'une de ces chambres." Ils prirent position dans un coffret difficile d'accès, très haut, et à partir duquel ils pouvaient voir sans être vus. Ils attendirent ainsi jusqu'à la nuit venue. À ce moment la porte secrète s'est ouverte, donnant accès à une négresse qui portait une torche, avec laquelle elle alluma tous les lustres et les candélabres, elle arrangea les lits, replaça les plats, déposa toutes sortes de viandes sur les tables, avec des tasses et des bouteilles, et parfuma l'air avec des parfums les plus doux. Bientôt après, les jeunes filles firent leur apparition. Leur démarche dénotait en même temps l'indifférence et la langueur. Elles se sont installées sur les divans, et la négresse leur a offert de la viande et des boisson. Elles ont mangé, ont bu, et ont chanté melodieusement. Puis les quatre hommes, les voyant étourdies par le vin, sont descendus de leur cachette avec leurs sabres dans les mains, les brandissant au-dessus des têtes des jeunes filles. Ils avaient d'abord pris soin de voiler leurs visages avec la partie supérieure de leur haïk. "Qui sont ces hommes," demanda Zohra en criant, "qui envahissent notre logement sous le couvert de la nuit?" "Vous êtes-vous levés hors de la terre, ou êtes-vous descendus du ciel? Que voulez-vous?" "Copuler" répondirent-t'ils. "avec qui?" demanda Zohra. "Avec vous, O prunelle de mon oeil!" répondit Abou el Heïkja, en s'avançant. Zohra: "qui etes-vous?" "Je suis Abou el Heïdja." Zohra: "Mais comment est-ce que vous me connaissez?" "C'est moi qui vous a rencontré pendant que vous chassiez dans la forêt." Zohra: "mais qui vous emmène ici?" "C'est la volonté de Dieu le Très-Haut!" À cette réponse Zohra était silencieuse, et se mit à penser aux moyens par lesquels elle pourrait se débarrasser de ces intrus. Maintenant parmi les vierges qui étaient présentes il y en avait plusieurs dont les vulves étaient comme du fer, et dont personne n'avaient pu être en mesure de déflorer; il y avait également une femme appelée Mouna (celle qui apaise la passion), qui était insatiable pour la copulation. Zohra pensa en elle-même, "ce n'est que par un stratagème que je peux me débarasser de ces hommes. Au moyen de ces femmes je les mettrai dans des situations qu'elles ne pourront pas accomplir sans mon consentement." Alors se tournant vers Abou el Heïdja, elle lui dit, "Vous ne prendrez possession de moi à moins que vous remplissiez les conditions que je vous imposerai." Les quatre cavaliers insoucients consentirent immédiatement , et elle continua, "Mais, si vous ne les accomplissez pas, vous me donnez votre parole que vous serez mes prisonniers, et vous placerez entièrement à ma disposition?" "Nous mettons en gage nos paroles!" ont-ils répondu. Elle les fit faire le serment qu'ils seraient fidèles à leur parole, et puis, plaçant sa main dans celle d'Abou el Heïkja, elle lui dit, "Quant à vous, je vous impose la tâche de déflorer quatre-vingt vierges sans éjaculer. Telle est ma volonté!" Il répondit, "J'accepte." Elle le fit alors entrer dans une chambre où il y avait plusieurs genres de lits, et lui envoya les quatre-vingts vierges en succession. Abou el Heïkja les déflora toutes, et ainsi ravit en une seule nuit le virginité de quatre-vingts jeunes filles sans éjaculer la plus petite trace de sperme. Cette vigueur extraordinaire remplit Zohra d'étonnement, et de même tout ceux qui étaient présents. La princesse, se tournant alors vers le nègre Mimoun, lui demanda, "et celui-ci, quel est son nom?" Ils répondirent, "Mimoun." "votre tâche sera" dit la princesse, pointant vers Mouna, "de besogner cette dame sans vous reposer pendant cinquante jours consécutifs; vous ne devez pas éjaculez à moins d'y trouver du plaisir; mais si l'excès de fatigue vous force à vous arrêter, vous n'aurez pas rempli vos obligations." Ils protestèrent devant la difficulté de la tâche; mais Mimoun protesta, et dit, "J'accepte la condition, et je m'en sortirai avec honneur!" Le fait est que ce nègre avait un appétit insatiable pour la copulation. Zohra lui dit d'aller avec Mouna dans sa chambre, disant à cette dernière de l'avertir aussitôt si le nègre exhibait la plus légère trace de la fatigue. "Et vous, quel est votre nom?" demanda-t'elle à l'ami d'Abou el Heïkja. "Abou el Heïloukh," répliqua-t-il. "Bien, alors, Abou el Heïloukh, ce que j'exige de vous est que vous restiez ici, en présence de ces femmes et de ces vierges, pour cinquante jours consécutifs avec votre membre en érection, jour et nuit, durant toute cette période." Alors elle dit au quatrième, "quel est votre nom?" "Felah" (bonne fortune), fut sa réponse. "Très bien, Felah," répondit-elle , "vous resterez à notre disposition pour tout service que nous pouvons devoir exiger de vous." Cependant, Zohra, afin de ne laisser aucun motif d' excuse, et pour qu'elle ne puisse pas être accusée de mauvaise foi, leur avait demandé, tout d'abord, quel régime ils souhaitaient suivre pendant la période de leur épreuve. Abou el Heïkja demanda seulement une boisson - sauf de l'eau - du lait de chameau avec du miel, et, pour l'alimentation, des pois chiches cuits avec de la viande et beaucoup d'oignons; et, à l'aide de ces aliments, et par la volonté de Dieu, il put accomplir son exploit remarquable. Abou el Heïloukh exigea, pour son alimentation, des oignons cuits avec de la viande, et, pour boisson, un jus d'extrait d'oignons pillé mélangés avec du miel. Mimoun, pour sa part, a demandé des jaunes d'oeufs et du pain. Cependant, Abou el Heïkja réclama de Zohra la faveur de copuler avec elle du fait qu'il avait accompli son engagement. Elle lui répondit, "O, impossible! la condition que vous avez remplie est inséparable de celles que vos compagnons doivent accomplir. L'accord doit être effectué en sa totalité, et vous me verrez remplir ma promesse. Mais si l'un de vous échoue dans sa tâche, vous serez tous mes prisonniers par la volonté de Dieu!" Abou el Haïdja se plia à cette résolution ferme, et s'assis parmi les filles et les femmes, et il mangea et but avec elles, pendant qu'il attendait la conclusion des taches de ses compagnons. Au départ Zohra, se croyant convaincue qu'ils seraient bientôt tous à sa mercie, elle était aimable et souriante. Mais quand le vingtième jour fut venu elle commença à montrer des signes de détresse; et au trentième jour elle ne pouvait plus retenir ses larmes. Parcequ'Abou el Heïloukh avait terminé sa tâche ce jour-là, et, étant sorti honorablement, il a pris son siège au côté de son ami parmi la compagnie des jeunes filles, qui continuaient à manger tranquillement et à boire abondamment. À partir de ce moment la princesse, qui n'avait maintenant plus d'autre espoir que dans l'échec du nègre Mimoun, comptait qu'il se fatigue avant de terminer son travail. Tous les jours elle demandait des informations, et on lui répondait que la vigueur du nègre augmentait constamment, et elle commençait à désespérer, voyant déjà Abou el Heïkja et Abou el Heïloukh sortant vainqueurs de leur entreprise. Un jour elle dit aux deux amis, "j'ai fait une enquête au sujet du nègre, et Mouna m'a fait savoir qu'il est épuisé et fatigué." À ces mots, Abou el Heïkja répliqua, "Au nom de Dieu" s'il n'accomplit pas sa tâche, aye, s'il ne se rend pas au-delà de dix jours encore, il mourra de la plus vilaine des morts!" Mais son domestique ardent pendant la période de cinquante jours n'a amais pris un quelconque repos dans son travail de copulation, et continua à forniquer, en outre, pour dix jours de plus, que ce qui fut prescrit par son maître. Mouna, pour sa part, fut pleinement satisfaite, pour autant que cet exploit eut enfin raison de son ardeur pour la copulation. Mimoun, sorti vainqueur, a pu alors prendre place auprès de ses compagnons. Alors Abou el Heïkja dit à Zohra. "Vois, nous avons rempli toutes les conditions que vous nous avez imposées. C'est maintenant à toi de m'accorder tes faveurs qui, selon notre accord, devaient être la récompense si nous réussissions." "C'est vrai" répondit la princesse, et elle se donna à lui, et il la trouva la plus excellente parmi les excellentes. Quant au nègre, Mimoun, il a marié Mouna. Abou el Heïloukh a choisi, parmi toutes les vierges, celle qu'il trouva la plus attrayante. Elles sont toutes restées dans le palais, se donnant jusqu'à l'extase à tous les plaisirs possibles, jusqu'à ce que la mort mette un terme à leur existence heureuse ainsi qu'à leur union. Que Dieu les pardonne ainsi que tous les Mussulmans! Amen! Suite des remèdes pour Favoriser la Copulation. C'est à cela que les vers cités précédemment font allusion. Je les ai cités ici, parce qu'ils témoignent de l'efficacité des plats et des remèdes, dont j'ai recommandé l'utilisation, pour donner de la vigueur pour la copulation, et tous les hommes instruits sont d'accord et reconnaissent leurs effets salutaires. Il existe d'autres boissons d'excellentes vertus. Je décrirai celles-ci: Prenez une partie d'un extrait du jus d'oignons pilés, et mélangez-le à deux parties de miel épuré. Chauffez le mélange au-dessus d'un feu jusqu'à ce que le jus d'oignon ait disparu et qu'il ne reste que le miel. Retirez ensuite le résidu du feu, laissez-le devenir froid, et conservez-le pour l'utiliser au moment voulu. Puis mélangez un aouak de ce mélange avec trois aouak d'eau, et laissez-y macérer des pois chiches pendant un jour et une nuit. Cette boisson doit être ingurgitée pendant l'hiver et avant d'aller au lit. Ne prendre qu'une petite quantité, et seulement un jour à la fois. Celui qui boit ce liquide aura un membre qui ne lui laissera aucun repos pendant la nuit qui suivra. Quant à l'homme qui copulera pendant plusieurs jours consécutifs, il aura constamment son membre rigide et droit sans aucune interruption. Un homme d'un tempérament ardent ne doit pas se servir de ce mélange, car il peut donner la fièvre. Cette médecine ne doit pas être utilisée trois jours consécutifs excepté par des hommes agés ou de tempérament froid. Et pour finir, elle ne devrait pas être utilisée en l'été. J'ai certainement eu tort d'écrire ce livre; Mais pardonnerez-moi, ou laissez-moi prier en vain, "O Dieu! ne me punissez-pas pour ceci au jour du jugement dernier!" Et vous, O lecteur, je vous en conjure laissez-moi vous dire: "Qu'il en soit ainsi!"