Le Jardin Parfumé.

Le Jardin Parfumé
Livre onzième




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Sur les tromperies et tricheries de la Femme
Sache, O Vizir (à qui Allah est bon!), que les stratagèmes de la femme sont nombreux et 
ingénieux. Leurs trucs pourraient mystifier Satan lui même, Allah le Tout-Puissant a dit:  
"les facultés trompeuses de la femme sont grandes" (Koran ChapXII, verset 28), 
et il a aussi dit: "les stratagèmes de Satan sont faibles" (Koran, chapVI, verse 38)
Comparant les mots d'Allah aux ruses de Satan et de la Femme, contenues dans 
ces deux versets, il est aisé de voir combien sont grandes ces dernières.

Histoire de l'homme trompé convaincu lui même d'Infidélité:
 
On raconte qu'un homme est tombé amoureux d' une femme d'une grande beauté,  possédant toutes 
les perfections imaginables. Il lui fit plusieurs avances, qui ont été repoussés; puis il s'est efforcé de 
la séduire par de riches présents, qui furent également déclinés. Il se lamenta, s'est plaint, et fut 
prodigue de sa richesse de façon à la conquérir, mais sans succès, et il se mit à décliner semblable à 
un spectre. Ceci dura pendant un certain temps, quand il rencontra une dame agée, qui devint sa 
confidente, à qui il se plaingnit de cette situation. Elle lui dit: "S'il plait à Dieu, je peux t'aider."
 
Elle prit, sur le champ, la direction de la maison de la dame, de façon à l'interroger, mais arrivant 
chez elle, les voisins l'informèrent qu'elle ne pourrait entrer, parce que la maison était gardée par 
des chiennes féroces, qui ne laissaient entrer ni sortir quiconque, et dans leur férocité sautaient à la 
gorge des gens.

Entendant cela, la vieille dame s'en réjouit, et se dit en elle-même: "Je réussirai, plaise à Dieu." Elle 
retourna à la maison et remplit un panier de morceaux de viande. Ainsi pourvue, elle retourna à la 
maison de la femme et entra.

La chienne, en la voyant, se leva prête à sauter sur elle, mais elle lui montra le panier et son contenu.
Aussitôt que la brute vit les viandes, elle montra sa satisfaction par les mouvements de sa queue et de 
ses narines. La vieille dame posa les paniers par terre et lui parla ainsi:
"Mange, O ma soeur. Ton absence m'a été pénible; je ne savais pas ce qui t'était advenu, et je t'ai 
cherché pendant longtemps. Appaise ta faim!"

Pendant que l'animal mangeait, et qu'elle le frappait, la maîtresse de maison sortit pour voir qui 
était là, et ne fut pas peu surprise de voir la bête, qui ne pourvait souffrir la présence de quiconque, 
être si amicale avec une personne étrangère. Elle dit: "O, vieille dame, comment connais-tu notre 
chien?" La vieille dame ne répondit pas, mais continua à caresser l'animal, et à proférer ses 
lamentations.

Alors, lui dit la maîtresse de la maison, "Mon coeur seigne de vous voir ainsi. Dites-moi la raison de 
votre chagrin."

"Cette chienne," dit la femme, "c'était autrefois une femme, et ma meilleure amie. Un beau jour    
elle a été invitée avec moi à un mariage; elle a mis ses plus beaux vêtements, et s'est parée de ses 
bijoux les plus fins. Nous sommes alors allés ensemble. Sur notre chemin nous avons été abordées  par 
un homme, qui à sa vue a été saisi d'un amour des plus violent; mais elle ne l'écoutait pas. Alors il lui 
a offert des présents brillants, qu'elle a également refusés. Cet homme, la rencontrant quelques jours 
plus tard, lui a dit: "Succombez à ma passion, ou bien je prierai Dieu de vous changer en chienne." 
Elle répondit, "Conjurez-moi autant que vous voulez." L'homme alors appela les maledictions du ciel 
sur cette femme, et à elle a été changée en chienne, comme vous voyez ici.
 
À ces mots la maîtresse de maison  commenca à pleurer et à déplorer, disant, le "O  ma mère! J'ai 
peur de subir le même destin que cette chienne." "Pourquoi, qu'avez-vous donc fait?" dit la vieille 
dame.  L'autre lui répondit, "il y a un homme qui m'a aimé depuis longtemps, et  j'ai refusé d'accéder 
à ses désirs, je ne l'ai pas écouté, bien qu'il ait gaspillé sa salive en supplications; et malgré les grandes 
dépenses qu'il a faites pour gagner mes faveurs, je lui ai toujours répondu que je ne devrais pas 
consentir; et maintenant, O ma mère, je suis  effrayée qu'il pourrait demander à Dieu de me maudire."

"Dites-moi qui est cet homme," dit la vieille femme,  "par crainte que  vous deveniez comme cet 
animal."

"Mais comment  le trouverez-vous, et qui pourrais-je lui envoyer?"

La vieille femme  réponduit,  "Moi, ma fille! Je vous rendrai ce service, et je le trouverai."

"Faites-vite, O ma mère, et voyez-le avant qu'il ne conjure Dieu contre moi."
 
"Je devrais le trouver ce jour-çi," répondit la vieille femme,  "et plaise à Dieu, vous le rencontrerez 
demain."

Après quoi, la vieille femme pris congé, elle alla le même jour chez l'homme qui lui avait fait cette 
confidance, et lui dit qu'elle avait arrangé une rencontre pour le jour suivant. 

Ainsi, le jour suivant la maîtresse de la maison alla chez la vieille femme, parce qu'ils avaient 
convenu que le rendez-vous devrait avoir lieu à cet endroit. Quand elle arriva à la maison elle 
attendit un long moment, mais l'amoureux n'est pas venu. Aucun doute il  avait été empêché de venir  
pour une raison importante. 

La vieille femme, réfléchissant à cette déconvenue, pensa en elle-même,  "Il n'y a ni puissance ni 
force qu'en Dieu, le Tout Puissant."  Mais elle ne  pouvait pas imaginer ce qui avait pu le retenir. 
Regardant la  femme, elle vit qu'elle était agitée, et il était évident qu'elle aurait voulu copuler avec 
chaleur. Elle devint de plus en plus agitée, et demanda,  "pourquoi ne vient-il pas?" La vieille femme 
fit cette réponse,  "O ma fille, surement une affaire sérieuse est survenue, nécessitant probablement 
un voyage. Mais je vous aiderai dans ces circonstances." Elle alors a mis son melahfa, et elle est allée  
rechercher le jeune homme. Mais c'était sans raison, car elle ne put le retrouver. 
 
Continuant toujours sa recherche, la vieille femme pensait,  "Cette femme à ce moment-ci, désire 
ardemment un homme. Pourquoi ne pas choisir aujourd'hui un autre jeune homme, qui  pourrait 
calmer son ardeur? Demain je retrouverai le vrai." Comme elle marchait et réfléchissait elle 
rencontra un jeune homme d'apparence agréable. Elle a immédiatement  vu,  qu'il pouvait être un 
amoureux convenable, et susceptible de l'aider dans sa perplexité; elle lui parle ainsi:  "O mon fils, si 
je devais vous mettre en liaison avec une dame, belle, gracieuse et parfaite, vous lui feriez l'amour?" 
Si vous dites la vérité, je vous donnerai ce dinar en or!" répondit-il.  La vieille dame, toute 
enchantée,  prit l'argent, et le conduisit à sa maison. 
 
Maintenant, il arriva que ce jeune homme était le mari de la dame, ce que la vieille femme ignorait 
avant de l'amener chez-elle. Et la manière qu'elle s'en aperçut est ainsi: Elle est entrée d'abord dans 
la maison et dit  à la dame,  "J'ai été incapable de trouver la moindre trace de votre  amoureux; mais, 
l'ayant raté, je vous ai amené quelqu'un pour assouvir vos désirs pour  aujourd'hui. Nous réserverons 
l'autre pour demain. C'est Dieu qui m'a inspiré d'agir ainsi." 

La dame est alors allée à la fenêtre  jeter un coup d'oeil sur celui que la vieille femme lui avait 
apporté, et, l'apercevant, elle reconnut son mari, qui allait tout juste entrer dans la maison. Elle n'a 
pas hésité, mais à la hâte mettant son melahfa, elle  est allée directement le rencontrer, et le 
frappant au visage, elle a hurlé,  "O! ennemi de Dieu et de vous-même, que faites-vous ici? Vous  êtes 
sûrement venu avec l'intention de commettre l'adultère. Je vous avais  suspecté depuis longtemps, et 
attendu ici chaque jour, alors que  j'envoyais la vieille femme pour vous attirer à venir ici. Ce jour-
même, je vous découvre, votre démenti est inutile. Et vous m'avez toujours dit que vous  n'étiez pas un 
débauché! J'exigerai un divorce ce jour même, maintenant que je connais votre conduite!"

Le mari, croyant que son épouse avait dit la vérité, est  resté silencieux et confondu. 

Apprenez ceci de la perfidie de la femme, et  de ce qu'elle est capable. 

L'histoire de l'amoureux contre son gré.                                                      
 
On raconte qu'une certaine femme qui était désespérément amoureuse d'un de ses  voisins, dont la 
vertu et la piété étaient bien connus. Elle lui déclara sa passion pour lui; mais, voyant ses avances  
constamment repoussées, malgré tous ses ruses, elle résolut d'avoir sa satisfaction néanmoins, et  
voici la manière qu'elle prit pour arriver à ses fins: 

Un soir elle informe sa négresse qu'elle avait l'intention de piéger cet homme, et la négresse, sur 
son ordre, laissa la porte donnant sur la rue, ouverte; puis, au milieu de la nuit, elle a appelé la 
negresse et lui a donné les  instructions suivantes:  "Va et frappe à notre porte avec cette pierre aussi 
fort que tu peux, sans tenir compte des cris que je pousserai, ou du bruit que je ferai; dès que tu 
entendras le voisin ouvrir sa porte, reviens et frappe de la même manière sur la porte intérieure. Fais 
attention qu'il ne te voie pas, et entre  immédiatement si tu voies quelqu'un venir." La négresse 
exécute cet ordre aussitôt. 
 
Maintenant, le voisin était de nature un  homme compatissant, toujours disposé à aider les personnes 
en détresse, et son aide n'a jamais été demandée en vain. En entendant le  bruit des coups frappés à 
la porte et les cris de sa voisine, il demande à son épouse ce que cela pouvait bien vouloir dire, et elle 
a répondu, "c'est notre voisine, qui est attaquée dans sa maison par des  voleurs." Il entra aussitôt 
pour lui venir en aide; mais il n'était pas aussitôt rentré dans la maison que la negresse ferma la 
porte sur lui. La  femme se saisit de lui, et poussa des cris perçants. Il protesta, mais la  maîtresse de 
la maison, cessant son agitation, lui posa cette condition: "si vous ne consentez pas à copuler avec 
moi, je dirai que vous êtes entré ici pour me violer, d'où tout ce vacarme."  "Que la volonté de Dieu 
soit faite" répondit l'homme,  "personne ne peut aller contre sa volonté, ni échapper à ses désirs." Il 
essaya alors divers subterfuges afin de s'échapper, mais en vain, parce que la maîtresse de la maison 
recommença à crier, ce qui attira beaucoup de gens tout près. Il a vu que sa réputation serait 
compromise  s'il continuait à résister, et il se rendit, disant,  "Sauvez-moi, et je suis prêt à vous 
satisfaire!"  "Allez dans la chambre et fermez la porte derrière vous." dit la dame de la maison
"si vous voulez sortir de cette maison avec honneur, et n'essayez pas de vous évader à moins que  vous 
souhaitiez que ces gens apprennent que vous êtes l'auteur de toute cette  commotion." Quand il vit à 
quel point elle était déterminée de faire à sa tête, il fit ce qu'elle voulait. Elle, de son côté, alla vers 
les voisins venus l'aider, et leur donnant quelqu'explication, elle les écarta. Ils partirent en la 
plaignant. 

Restée seule, elle ferma la porte et revint à son amoureux indisposé.  Elle l'a retenu prisonnier 
pendant toute une semaine, et le libéra seulement  après qu'elle l'ait complètement vidangé de sa 
substance d'amour. 

Apprenez de ceci la perfidie  des femmes, et de ce qu'elles sont capables. 

Histoire d'un larcin d'amour:
 
L'histoire suivante raconte que deux femmes habitaient la même maison. Le mari de l'une d'elles 
avait un membre long,  épais et dur; tandis que le mari de l'autre avait, au contraire, cet organe 
petit, insignifiant et mou. Le premier se levait toujours de bonne humeur et  souriant: l'autre se 
levait le matin dans les larmes et la vexation. 
Un jour les deux femmes étaient ensembles, et parlaient de leurs maris. 

La premiere dit, "Je vis dans le plus grand bonheur. Mon lit est un divan de bonheur. Quand mon 
mari et moi sommes ensembles dans le lit, il est le témoin de notre plaisir suprême, de nos baisers et de 
nos embrassements, de nos joies et soupirs  amoureux. Quand le membre de mon mari est dans ma 
vulve il le bande complètement; il l'étire jusqu'à ce qu'il touche le fond de mon vagin, et il ne prend 
pas congé jusqu'à ce qu'il en ait visité tous les recoins - le seuil, le vestibule, le plafond et la place 
centrale. Quand la crise arrive il prend sa  position au centre même du vagin, qu'il inonde de ses 
larmes d'amour. C'est ainsi que nous éteignons notre feu et apaisons notre passion." 
 
La  deuxième répondit, "je vis dans la plus grande peine car notre lit est un  lit de misère, et notre 
copulation est une union de fatigue et d'ennui, de haine et de malédiction. Quand le membre de mon 
mari entre dans ma vulve il ne remplit pas tout l'espace, et il est si court qu'il ne peut pas toucher le 
fond. Quand il est en érection il est de toute manière tordu, et ne peut me produrer du plaisir. Faible et 
pauvre, il ne peut qu'à peine éjaculer une goutte, et son service ne peut procurer de plaisir à aucune  
femme."

Telle était la conversation presque quotidienne que les deux femmes avaient ensemble. 

Il s'est produit, cependant, que la femme qui avait tellement de raison de se plaindre pensait en elle-
même qu'il serait délicieux de commettre l'adultère avec le mari de l'autre femme. Elle se dit en 
elle-même,  "Je devrais le provoquer, même si ce devait être pour une seule fois." Alors elle attendit 
l'occasion où son mari serait  absent de la maison pendant une nuit. 
 
Un soirée elle se prépara à mettre son projet à exécution, elle s'est parfumée avec de doux parfums 
des essences. Quand la nuit fut au tiers de sa durée normale, elle s'est introduite silencieusement 
dans la  chambre où dormaient l'autre femme et son mari, et prit place sur leur couche. Constatant 
qu'il y avait un espace libre entre les deux, elle s'y glissa. Il y avait peu de place, mais la 
conjointe croyant être sous la pression de l'autre elle fit de la place; et ainsi elle s'est arrangée pour 
se glisser entre les deux. Elle alors a tranquillement attendu jusqu'à ce que l'autre femme soit 
profondément endormie, et puis, approchant  le mari, elle approcha sa chair contre lui. 
Il seréveilla aussitôt, et  sentant les odeurs parfumées qu'elle exhalait, il fut en érection immédiate. Il 
l'approcha de lui, mais elle dit, d'une voix basse,  "Laisse-moi dormir!" Il répondit, "Tais-toi et 
laisse-moi faire!  Les enfants n'entendront rien!" Elle s'est alors pressée étroitement contre lui, afin  
de l'éloigner de son épouse, et elle dit,  "Fais ce que tu veux mais surtout, ne réveille pas les enfants 
qui sont tout près." Elle prit toutes ces précautions dans la crainte que son épouse se réveille.
 
L'homme, fut cependant allumé par l'odeur des parfums, il l'attira ardemment vers lui. Elle était 
dodue et molle, et sa vulve prohéminente. Il monta sur elle et dit, "Prend-le, prends mon pénis dans 
ta main comme à l'habitude!"   Elle le prit, et  fut  étonnée par sa taille et sa  magnificence, puis elle 
l'introduit dans sa vulve.

L'homme,  cependant, a pu observer que son membre avait rempli complètement la cavité,  ce qu'il 
n'avait jamais pu faire avec son épouse. La femme, de son côté, vit qu'elle n'avait jamais reçu tel 
bénéfice de la part de son mari.
 
L'homme fut très étonné. Il la besogna comme il voulait une deuxième et une troisième fois, mais son 
étonnement ne faisait qu'augmenter. Enfin, il la démonta, et s'étira le long de son côté. 
 
Dès que la femme constata qu'il s'était endormi, elle s'échappa, quitta la chambre, et  retourna à sa 
propre chambre. 

Le matin, le mari, au lever, dit à son épouse, "Vos embrassement ne m'ont jamais semblé si bons que la
nuit  passée, et je n'ai jamais respiré des parfums tels que ceux que tu exhalais." "De quels  
enbrassements et de  quels parfums parles-tu"  demanda l'épouse,  "je n'ai aucun parfum dans la  
maison." Elle le traita de raconteur d'histoires, et l'assura qu'il avait rêvé. Il a  alors commencé à 
considérer qu'il avait pu se tromper, et il fut d'accord avec son épouse qu'il avait du réellement 
rêver. 

Appréciez, après ceci, la tromperie des femmes, et de ce qu'elles sont capables. 

Histoire de la femme qui avait deux maris:
 
On dit qu'un homme, après avoir vécu pendant un certain temps dans un pays où il était  allé,  
désirait se marier. Il s'est adressé à une vieille femme qui avait l'expérience de tels sujets, lui 
demandant  si elle pouvait  lui trouver une épouse, elle lui répondit, "je peux vous trouver une  fille  
d'une grande beauté, d'une forme parfaite et gracieuse. Elle vous conviendra sûrement, puisque à part 
ces qualités, elle est vertueuse et pure. Cependant, ses affaires l'occupe tout le jour, mais pendant la 
nuit elle sera à vous complètement.  C'est pour cette raison qu'elle se maintient réservée, car elle 
appréhende  qu'un mari ne pourrait pas être d'accord avec cela." 
 
L'homme répondit, "cette fille ne doit pas craindre. Moi aussi, je ne suis pas libre durant le jour, et je 
ne la veux que la nuit." 
 
Il l'a alors demandée  en mariage. La vieille femme la lui présenta, et il l'aima aussitôt. À partir de 
ce moment ils vécurent ensembles, observant les conditions dans lesquelles ils s'étaient engagés. 
 
Cet homme avait un ami intime qu'il présenta à la  vieille femme qui s'était chargée de son 
mariage selon les conditions mentionnées, et à qui cet ami demandait que le même service lui soit 
rendu. Ils sont allés chez la vieille femme et ont sollicité son aide en cette matière.  "c'est très 
simple,"  dit-elle.  "Je connais une fille d'une grande beauté, qui dissipera vos ennuis les plus  lourds. 
Seulement ses affaires la retiennent toute la  nuit, mais elle sera avec votre ami durant toute la 
journée."  "ceci ne doit pas créer de difficultés" répondit l'ami. Elle lui a alors apporté la jeune fille. 
Il en fut très satisfait, et il la maria selon les conditions convenues. 

Mais avant peu,  les deux amis découvrirent que les deux épouses que la vieille haridelle leur  avait 
obtenues n'était qu'une seule femme. 
 
Appréciez, après  ceci, la fausseté des femmes, et de ce qu'elles sont capables. 

Histoire de la Bahia:
 
On dit qu'une femme mariée du nom du Bahia  (beauté splendide) avait un amoureux dont les 
relations n'étaient plus bientôt un mystère pour personne, de sorte qu'elle a du le laisser.

Son absence l'affecta à un tel point qu'il en devint malade, parce qu'il ne pouvait plus la voir. Un 
jour il est allé voir un de ses amis, et il lui dit,  "O, mon frère! un désir incontrôlable me saisit, et je 
peux plus attendre. Pourrais-tu m'accompagner pour une visite que je  vais faire à Bahia, la bien-
aimée de mon coeur?" L'ami acquiesça.  
 
Le jour suivant ils montèrent leurs chevaux; et après un voyage de deux jours, ils arrivèrent près de 
l'endroit où Bahia demeurait. Ils s'arrêtèrent là. L'amoureux dit à son ami,  "Va voir les gens qui 
habitent ici et demandent-leur l'hospitalité, mais prend bien soin de ne pas divulguer nos intentions, et 
cherche en particulier la servante de Bahia,  à qui tu pourras dire que je suis ici, et à qui  tu chargeras 
de ce message pour sa maîtresse que je voudrais  voir." Il lui fit alors le portrait de la servante. 
 
L'ami disparut,  rencontra  la domestique, et lui dit tout ce qui était nécessaire. Elle alla aussitôt voir 
Bahia, et lui répéta ce qu'on lui avait dit. 

Bahia  envoya ce message à l'ami,  "Informe qui t'envoie que la rencontre aura lieu ce soir, sous 
l'arbre figuier, à la tombée de la nuit."
 
Retournant à l'amoureux, l'ami lui communiqua la décision de Bahia au sujet du rendez-vous. 

À l'heure qui avait été fixée, les deux amis étaient  près de l'arbre. Ils n'ont pas eu à attendre trop 
longtemps pour Bahia. Dès que  son amoureux la vit venir, il s'est précipité à sa rencontre, l'a 
embrassée, serrée contre son coeur, et ils ont commencé à s'embrasser et à se caresser mutuellement.
 
L'amoureux lui dit,  "O Bahia, n'y a-t-il aucune manière qui nous  permettre de passer la nuit 
ensemble sans éveiller les soupçons de ton mari?" Elle répondit,  "O, devant Dieu! si cela peut te faire 
plaisir, les  moyens d'agir ainsi ne manquent pas."  "Vite," dit l'amoureux, "Fais-moi connaître 
comment cela se peut." Elle lui  demande alors, "ton ami qui est ici, t'est-il dévoué, et intelligent?" Il  
répondit,  "oui." Elle s'est alors levée, a enlevé ses vêtements, et les a remis à l'ami, qui  lui a donné 
les siens, avec lesquels elle s'est habillée; et elle a fait en sorte que l'ami porte ses propres vêtements. 
L'amoureux a dit, surpris, "Que vas-tu faire?"  "Soit silencieux," répondit-elle, et s'adressant à 
l'ami, elle  lui a donné les explications suivantes:  "Va chez-moi et couche-toi sur mon lit. Après 
qu'une partie de la nuit se soit  écoulée, mon mari viendra chez vous et vous demandera le pot dans 
lequel  ils trait les chameaux. Vous prendrez alors le vase, mais vous devrez le maintenir dans vos 
mains jusqu'à ce qu'il vous le prenne. C'est notre manière habituelle. Alors il ira et retournera avec le 
pot rempli de lait, et vous dira, "voici le pot!" Mais vous ne devrez pas le lui prendre  jusqu'à ce qu'il 
ait répété ces mots. Prenez-le alors de ses mains ou  laissez-le le mettre par terre de lui même. Après 
cela, vous ne verrez rien d'autre de lui jusqu'au matin. Après que le pot ait été mis par terre, et  mon 
mari s'en soit allé, buvez la troisième partie du lait, et remplacez le pot par terre." 

L'ami s'en alla, observa toutes ces recommandations, et quand le  mari revint avec le pot plein de 
lait, il ne le pris pas hors de ses mains jusqu'à ce qu'il ait dit deux fois,  "voici le le pot!" 
Malheureusement il  retira ses mains,  le mari allait le déposer par terre, ce dernier pensant qu'il 
tenait le pot, le laissa aller, et le vase se fracassa par terre. Le  mari, croyant qu'il parlait à son 
épouse, hurla, "à quoi pensez-vous?" et il le frappa avec un commutateur jusqu'à ce qu'il se casse; il 
en prit alors un autre et continua à le battre coup sur coup assez pourlui casser le dos. La mère et la 
soeur de Bahia sont venus en courant pour l'arracher de ses mains. Il s'était évanoui. Heureusement 
ils ont réussi à obtenir le départ du mari. 
 

La mère de Bahia revint bientôt, et lui parla si longtemps qu'il fut malade de cet entretien; mais il 
ne pourvait rien faire que d'être silencieux et de pleurer.  Enfin elle s'arrêta, disant,  "Ais confiance en 
Dieu, et obéis à ton mari. Quant à ton amoureux, il ne peut pas venir maintenant pour te  voir et te 
consoler, mais j'enverrai ta soeur pour te tenir compagnie." Ainsi, elle est partie. 
 
Elle envoya, en effet, la soeur de Bahia, qui commença à la consoler et à maudire celui qui l'avait 
battue. Il sentit son coeur s'enflammer pour elle, car il voyait qu'elle était d'une beauté 
resplendissante, pourvue de toutes les perfections, et ressemblant à la pleine lune de la nuit. Il plaça 
sa main sur sa bouche, de façon à l'empêcher de parler, et lui dit, "O, dame! Je ne suis pas qui vous 
pensez. Votre soeur Bahia est à présent avec son amoureux, et j'ai courru ce danger pour lui rendre 
service. Voulez-vous me prendre sous votre protection? Si vous me dénoncez, votre soeur sera couverte 
de honte; quant à moi, j'ai fait mon devoir, mais le mal peut encore retomber sur vous!"
 
La jeune fille commença alors à trembler, en pensant aux conséquences des actes de sa soeur, et 
alors, commençant à rire, elle se donna à l'ami qui avait été si franc avec lui même. Ils passèrent le 
reste de la nuit en félicité, baisers, embrassement, et plaisir mutuel. Il la trouva la meilleure des 
meilleures. Dans ses bras, il oublia les coups qu'il avait reçu, et ils ne cessèrent de jouer, de jouir, et 
de faire l'amour jusqu'au lever du jour.

Il retourna ensuite à son compagnon. Bahia lui demanda comment cela s'était passé, et il lui 
répondit, "Demande à ta soeur. Par ma foi! elle sait tout! Seulement maintenant, que nous avons 
passé la nuit dans une jouissance mutuelle, s'embrassant et s'aimant jusqu'à maintenant."

Alors ils ont changé à nouveau leurs vêtements, chacun prenant ses propres vêtement, et  l'ami 
raconta a Bahia tout ce qui lui était arrivé. 
 
Appréciez, après cela, les duperies des femmes, et de ce qu'elles sont  capables.

L'histoire de l'homme qui était un expert en matière de stratagèmes, 
et qui fut Dupé par une femme:
 
C'est l'histoire d'un homme qui avait étudié toutes les ruses et tous les stratagèmes inventés par  des 
femmes pour décevoir les hommes, et revendiquait qu'aucune  femme ne pourrait le duper. Une 
femme de grande beauté, et pleine de charmes, entendit parler de sa suffisance. Elle lui prépara, 
donc, une collation dans le medjélés, dans laquelle plusieurs genres de  vin figuraient, et rien ne 
manquait en terme de viandes et de mets rares. Alors elle l'envoya chercher, et l'invita à venir la 
voir. Comme elle était fameuse pour sa grande beauté et la rare perfection de sa personne, elle 
éveilla les désirs en lui, et il fut prompt à accepter son invitation. 
 
Elle était habillée de ses vêtements les plus fins, et exhalait des parfums de choix, et assurément 
quiconque la voyait ainsi ne pouvait qu'avoir l'esprit troublé.  Et alors, quand il a fut admis  en sa 
présence, il fut fasciné par ses charmes, et plongé dans l'admiration pour sa merveilleuse beauté. 

Cette  femme, cependant, semblait  préoccupée à cause de son mari, et elle semblait apeurée de le 
voir apparaître d'une minute à l'autre. On doit  mentionner que ce mari était très fier, très jaloux, et 
très violent, et n'aurait  pas hésité à jeter le sang de n'importe qui qu'on aurait trouvé  vagabonder 
autour de sa maison. Qu'aurait-il fait, et, avec beaucoup plus de raison, à l'homme qu'il aurait 
trouvé à l'intérieur! 

Tandis que  la dame et celui qui s'est flatté qu'il devait la posséder s'amuserait dans le  medjélés, on 
frappa à la porte de la maison ce qui remplit l'amoureux de crainte et  d'ennui, en particulier quand 
la dame se mit à pleurer,  "c'est mon mari qui  revient." Toute tremblante, elle l'a caché dans le 
cabinet, qui était dans la chambre, elle a fermé la porte sur lui, et laissé la clé dans le medjélés; alors 
elle a ouvert la porte de la maison. 

Son mari, parce que c'était  lui, vit, en entrant, le vin et toutes les préparations qui avaient été 
prévues.  Étonné, il demanda ce que cela signifiait. "Cela signifie ce que tu vois," lui répond-elle. 
"Mais pourquoi avoir fait tout cela?" demande-t'il. 
 
"C'est pour  mon amoureux qui est ici."

"et où est il?"

"Dans ce cabinet," dit-elle, en pointant son doigt à  l'endroit où la victime était confinée. 

À ces mots le mari s'élança. Il  se leva et  alla au cabinet, mais la trouva fermée à clef.  "Où est la  
clef?" dit-il. Elle répondit, "ici!"  en la lui lançant. Mais au moment où il la mettait dans la serrure 
elle a éclaté dans un rire surexcité. Il s'est tourné vers elle, et dit,  "Pourquoi ris-tu ainsi?"  "Je ris," 
répondit-elle, "à  la faiblesse de ton jugement, et tu veux une raison et une réflection. O, toi homme 
dénué de sens.  Penses-tu que si j'avais en réalité  un amoureux, et l'aurais admis dans cette salle, que 
je t'aurais dit qu'il était ici et où il était caché? C'est surement improbable. Je n'ai eu aucune autre 
pensée que de t'offrir une collation pour ton retour, et j'ai voulu plaisanter avec toi en faisant comme 
j'ai fais. Si j'avais eu un amoureux je ne t'aurais certainement pas mis dans la confidence."
 
Le mari  laissa la clef dans la serrure du cabinet sans l'avoir tournée, il revint à la table et dit, 
"Vrai!  Je cède; mais je n'ai pas le plus léger doute au sujet de la sincerité de tes mots." Alors ils ont 
mangé et ont bu ensemble, et ils ont fait l'amour.
 
L'homme dans le  cabinet a dû patienter là jusqu'à ce que le mari soit sorti. Alors la dame est allée 
le libérer, et le trouva tout défait et dans un bien mauvais état. Quand  il fut sorti,  après avoir 
échappé à un péril si imminent, elle lui dit,  "bien, toi le prétendu sage, qui connais ainsi si bien les 
stratagemes des  femmes, de tout ceux que tu connais, en est-il un pour égaler celui-ci?" Il répondit, 
"je suis maintenant convaincu que vos stratagemes sont sans égal."
 
Appréciez après ceci les stratagèmes des femmes, et de ce qu'elles sont capables. 

Histoire de l'amoureux qui fut étonné par l'arrivée inattendue du mari. 
 
On raconte qu'une femme qui était mariée à un homme violent et brutal,  était avec son amoureux 
sur l'arrivée inattendue de son mari, qui  revenait d'un voyage, elle a eu juste le temps de le cacher 
sous le lit. Elle fut contrainte de le laisser dans cette position dangereuse et  désagréable, ne 
connaissant aucun expédient qui pourrait lui permettre de quitter  la maison. Dans son impatience  
elle allait et venait, et étant allé à la porte, une de ses voisines, une femme, s'aperçut qu'elle avait des 
ennuis, et lui en demanda la raison. Elle lui dit ce qui s'était  produit. L'autre alors lui dit, "retourne 
à la maison. Je me chargerai de la  sûreté de ton amoureux, et je te promets qu'il en sortira indemne." 

Sa voisine ne fut pas longue  à la rejoindre, et ensembles ils  préparèrent le repas,  ils se sont alors 
tous assis pour manger et boire. La femme s'assit en face de son mari,  et la voisine vis-à-vis du lit. 
Cette derniere commença à raconter des histoires et des anecdotes au sujet des trucs des femmes; et 
l'amoureux qui était sous le lit entendait tout ce qui se disait. 
 
Poursuivant ses contes, la voisine raconta celui-ci:  "Une femme mariée avait un amoureux, 
qu'elle aimait tendrement, et qui l'aimait également. Un jour l'amoureux vint la voir en l'absence de 
son mari. Mais ce  dernier retourna à la maison inopinément juste comme ils étaient  ensemble. La 
femme, ne connaissant de meilleur endroit, a caché son amoureux  sous le lit, puis elle s'est assise près 
de son mari, qui prenait un rafraîchissement, elle plaisantait et jouait avec lui. Entre autres jeux 
espiègles,  elle a couvert les yeux de son mari avec une serviette, et son amoureux saisit  cette occasion 
pour sortir de dessous le lit et s'échapper sans être vu."
 
L'épouse comprit aussitôt comment profiter de ce conte; prenant une serviette et couvrant les yeux 
de son mari, elle lui dit, "Et ce fut au moyen de cette ruse que l'amoureux fut aidé pour sortir de son   
dilemme." Et l'amoureux, saisissant l'occasion, réussit à s'évader sans être aperçu par son mari. 
Inconscient de ce qui  s'était  produit, le mari fut très amusé par cette histoire, et son amusement en 
fut d'autant augmenté par les derniers mots de son épouse et par son action. 

Appréciez après cette histoire, le cynisme des femmes, et de ce qu'elles sont capables. 

Marco Polo ou le voyage imaginaire (interprétation d'un texte ancien) ©2003 Jean-Pierre Lapointe
Musique empruntée aux archives du Web.

Livre douzième