- C'était une jeune femme comme toi.
Je la regarde longuement pendant qu'elle se love. Je
l'emprisonne dans mes bras et je ne dis plus rien. Je pense
à la jeune warrior et je la serre très fort comme pour la
briser. Je l'entends gémir, elle en demande encore plus.
- Fock-me now, fock me before it is too late.
Elle se recroqueville, elle enfouit son nez dans ma bouche,
petite biche toute offerte et prête à dispenser la vie plus
que la mort; je suis momentanément réconforté dans mes
attributs de mâle et je commence à bander glissant ma tige
meurtrière sur son ventre lisse. Mais mon esprit est
ailleurs.
"Elle avait froidement tué trois de nos hommes et combien
d'autres, j'ose à peine l'imaginer. Je te regarde et je te
vois, c'est comme si je revoyais son visage, et cela me fait
peur. Je me demande combien d'hommes tu as ainsi vaincus de
tes armes qui te servent aussi bien qu'une Kalachnikov?"
- She was a soldier, man or women, what difference it is, if
she had to kill? You understand now, there is no difference
between man and women.
"Ils voulaient sa peau. Je l'ai protégée des autres,
j'invoquais une certaine convention de Genève que personne
ne respectait d'ailleurs, j'aurais voulu la faire
prisonnière."
- Con, tu vas pas nous imposer de ramener c't'hostie
d'pute. Elle est blessée, elle ne tiendra pas sur ses
jambes. T'es vraiment con.
"J'étais con, c'était vrai. Ou bien, j'étais simplement
incapable de la tuer. Si elle avait été un homme, je
l'aurais abattue de mes propres mains. Tu vois bien qu'il y a
une différence entre l'homme et la femme. J'aurais voulu ne
jamais avoir une femme-soldat au bout de mon fusil."
- She would have never hesitate to kill you and you know it.
"Elle nous supplia de l'achever. On discuta vivement, devant
elle, sans aucune gêne; fallait-il la laisser mourir sur
place ou la tuer de sang-froid, elle nous supplia de
l'achever. Je pensais à tous ceux qui étaient morts de ses
mains, des compagnons de lutte, des amis, et le courage me
revint, j'avais décidé que ce serait moi qui mettrais fin à
ses jours. J'ai convaincu mes compagnons de partir, je
serais à ses côtés le temps qu'il faudrait avant de
l'achever de sang froid."
- You did not kill her? You would not be here, caressing my
skin; you would be shamefull to make love to me; did you
kill this defenseless indian women?
"Je suis resté là, des heures interminables, la nuit
jusqu'au petit matin, un temps qui m'a paru interminable.
Nous avons parlé de la guerre, de cette guerre qui
appartenait à d'autres plus qu'à nous et dont nous n'étions
que les instruments."
"Toute cette nuit, je suis resté à ses côtés. Elle me
suppliait de la tuer. Je n'arrivais pas à appuyer sur la
détente. Nous avons parlé, discuté, nous avons confronté nos
convictions, j'ai pu constater la profondeur de ses
convictions et la faiblesse de mes propres convictions. Elle
croyait défendre une cause juste, mais elle n'était que
l'instrument inconscient d'une autre cause. Elle a reconnu
en moi l'aventurier qui se bat pour une autre raison que la
cause qu'il défend."
"Elle était là, sous moi, sans défense et pourtant
triomphante. J'apercevais des fragments de ses chairs
cuivrées à-travers ses vêtements militaires déchirés et
souillés par le sang. Son sang s'écoulait lentement tout
autour des blessures de son corps. Elle me fixait de son
regard perçant, fière, elle avait l'arrogance de celle qui
ne se rend pas; dans la défaite, elle était vainqueur plus
que vaincue."
"Elle était belle et triomphante, j'avais une soudaine envie
de la prendre dans mes bras et de la baiser."
Je sens qu'elle me repousse vigoureusement, je desserre
l'étreinte un instant, elle me regarde d'un air pitoyable.
Elle est jalouse et tellement fragile, je l'enserre de
nouveau et elle se laisse faire; elle est aussi fragile
qu'une petite bête piégée, elle se laisse prendre de
nouveau. Et mon esprit, comme mes doigts, voyage de nouveau
sur son corps dénudé.
"Le sang se coagulait autour de ses plaies. Sans raison et
contre toute logique, puisque j'avais décidé de la tuer,
j'allais penser ses blessures. Avec mon couteau de chasseur,
j'ai découpé ses vêtements, j'ai dégagé ses petits tétons,
ils se sont présentés comme des butins de guerre; j'ai
dénudé son corps jusqu'à la naissance de ses cuisses, j'ai
dégagé son vagin, il était entrouvert et déjà le sang s'en
écoulait, humectant les lèvres de sa vulve, ce n'était pas
une blessure de guerre."
"J'ai doucement glissé mes mains sur ses chairs meurtries,
feignant de panser ses plaies, c'était pour la caresser. Mes
doigts se sont agités sur les ressorts tendus de ses petits
mamelons, j'ai arpenté son ventre, ses cuisses et ses
fesses, puis mes doigts ont glissé furtivement sur les lèvres
de sa vulve, humides et visqueuses; ils se sont enfoncés
doucement, elle s'est ouverte docilement, ils ont pénétré
profondément, ils se sont perdus dans la glu de ses
muqueuses vaginales; je me suis emballé, elle s'est emballée
également, puis elle a gémi longuement, était-ce de plaisir
ou la souffrance de celle qui va être violée?"
"Elle n'a fait aucun d'effort pour m'empêcher de la prendre
ainsi. C'était comme si elle le désirait, ou que je ne
faisais que répondre, à ses fantasmes cachés. Elle était
triomphante malgré qu'elle était en apparence vaincue. Est-ce que je répondais à ses désirs profonds, ou bien je la violais, je ne saurais dire?"
"J'étais étendu sur elle, elle n'avait pas résisté ou elle n'avait pu me repousser. Elle me suppliait toujours de la
tuer mais elle se laissait docilement empaler. Je
l'embrassais passionnément, elle ne résistait pas, elle
acceptait docilement de se laisser violer. Mon pénis s'enfonça doucement jusqu'au plus profond de son
utérus, tel un poignard assassin dans la chair d'une
victime innocente. Elle se laissa empaler, s'aidant de ses
membres meurtris, puis elle atteignit l'orgasme, s'agitant
de spasmes erratiques. Je me répandais en elle, un long
fleuve d'une jouissante éjaculation qui me fit perdre
conscience."
"J'entendis soudainement une détonation, je sortais
de ma torpeur, mon crâne venait d'éclater. J'ai compris
que j'allais mourir."
"Je suis demeuré inerte ainsi, la langue enfouie dans sa
bouche, mon pénis reposant au plus profond de son ventre.
J'étais immobile, aveuglé, je n'entendais plus que les
réverbérations des détonations qui martelaient mon crâne,
j'agonisais mais je ne souffrais pas, j'allais mourir
toujours empalé en elle. Elle ne bougeait plus. Lentement, je m'étais dégagé de son
emprise, je vivais encore. J'avais péniblement dégagé mon
visage des résidus cervicaux qui voilaient ma vue. Elle
était là, inerte, le crâne éclaté en une bouillie sans consistance. Elle s'était emparée de
son arme qui gisait là, tout près; elle avait déchargé l'arme
sur elle pendant que tous les deux, nous plongions dans le
plus profond des orgasmes."
"Elle était là, son corps à moitié dénudé de jeune fille
soldat, elle était immobile et violée. Sa kalash gisait à ses côtés, elle
tenait fermement l'arme de sa main gauche, le doigt toujours
appuyé à la détente; enfoui dans les restes épars de son
crâne éclaté, le canon de l'arme fumait encore; j'ai perçu
un sourire sur ses lèvres encore intactes, un sourire
d'ironie, de satisfaction peut-être!"
Marco Polo ou le voyage imaginaire (Contes et légendes, septembre 1996) © 1996 Jean-Pierre Lapointe
Trame sonore empruntée aux archives du Web: Musique de Nirvana
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