Le sacrifice de ZahrA la belle aryenne
Acte III d'un conte érotique ayant pour scène l'Iran des Ayatollahs


femme aryenne




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femme aryenne
femme voilée

Je n'ai plus cessé de regarder ZahrA comme si je l'avais choisie, et les autres ont semblé accepter ce choix et le faire leur. J'avais choisi ZahrA et le groupe s'est mystérieusement plié à ce choix et nous a réuni comme si nous formions un couple. Puis le groupe s'est reformé entourant le couple que nous formions ZahrA et moi comme pour nous protéger des regards indiscrets, nous assurer la discrétion appropriée pour que nous puissions assumer en toute discrétion cette soudaine et inéluctable union.

J'avais choisi ZahrA, ZahrA m'avait choisi elle qui appartenait sans le connaître à quelqu'un d'autre. Nous formions désormais un couple, un couple éphémère, pudiquement protégé de la vindicte populaire par une muraille humaine formée de ces filles belles et désirables qui avaient accepté notre union avec détachement et nous restions là silencieux, ZahrA avait pris ma main et la serrait doucement.

Je m'étais rapproché d'elle à la toucher, humant les parfums de son corps, je m'étais appuyé sur elle ressentant toute l'ivresse de l'exploit sportif, elle s'était laissée faire et s'incrustait docilement sans un mot. Elle prit ma main et la guida lentement vers son visage la glissant pudiquement sur ses chairs aisément palpables à-travers les tissus enveloppants qui moulaient son corps, les ondulations de ce corps qui réveillaient en moi de soudaines pulsions sexuelles, je sentais mes sens s'enflammer.

femme aryenne
le dévoilement de la femme aryenne
image animée


J'approchai mon visage de son visage, elle n'esquiva pas. Je déposai un baiser sur son front comme un père à sa fille, pudique, imprécis et malhabile. Elle accepta sans retenue relevant sa bouche ouverte vers l'objet de cette craintive approche, elle s'offrait à ma bouche et j'y plongeai avec ferveur, dégageant sa langue, aspirant les onctueuses salives qui hummectaient son palais, humant le souffle chaud qui jaillissait de sa poitrine exhaltée.

Je sentis des doigts parcourir mes reins, était-ce les doigts d'une autre des filles, alléchées par le spectacle de nos corps imbriqués, et qui haletaient d'envie, appuyant d'interjections approbatives nos incursions charnelles. Les doigts aux ongles tranchants, bardés de pierres incisives, de fins métaux affutés, voyageaient vers le bas, habiles et impétueux comme des armes sournoises, soulevant ma chemise pour s'y frotter, caressant mes chairs moites, traçant des sillons brulants dans mes chairs fragiles. C'étaient les doigts de ZahrA.

J'avais moi aussi entrepris mes propres explorations, mes mains voyageaient impétueusement vers sa croupe, s'infiltraient dans les dédales sinueux de ses voiles lâchement disposés autour de son corps, atteignaient les zones érogènes de ses chairs, s'y attardaient faisant vibrer tout son corps de spasmes erratiques.

Pendant ce temps, mon sexe se gonflait. Comme un spermatozoïde impétueux, il cherchait instinctivement dans les méandres vestimentaires de ZahrA la voie vers l'ultime rituel. Il atteignit sans effort le magique carrefour d'où il perçut l'imperceptible caverne qui s'ouvrait sur la vulve entrouverte de ZahrA, il la sentait, déjà humide à-travers les minces hymens de tissus qui en voilaient l'accès. Il cherchait désespérément la voie lorsqu'une main subtile vint libérer l'impudent lingham en érection et dégager le secret yoni de ses voiles, il s'y enfonça avec passion, attendant tranquillement l'orgasme de ZahrA avant de s'éclater dans son ventre.

scène lubrique
image animée




J'entends encore le grondement subit, comme si le murmure de la ville se rapprochait. Les filles s'agitaient. Le murmure grandissait, grandissait jusqu'à nous rejoindre. Le monstre était là, immobile, tonitruant, avec ses deux gros phares allumés comme des yeux impétueux, de petits spots haut perchés sur le fuselage métallique aspergeaient le groupe que nous formions d'une lumière envahissante. Des cliquetis métalliques, des bruits sourds sur la terre battue, l'irruption soudaine des "têtes de béton", ces milices chargées d'appliquer les diktats du "ministère de la conduite islamique" , arboraient fièrement leur kalash comme de provoquants étendards, nous fumes prestement encerclés. Le groupe de filles se resserra sur nous, jusqu'à nous souder ensemble, ZahrA se pressa sur moi, comme pour s'imbriquer en quête d'une ultime protection. On entendit le murmure soudain des miou-miou des filles qui se répercutait dans les dédales du parc comme un illusoire message de détresse, celui venant des gorges de ces autres femmes solidaires, tout près, tout autour de la scène, accompagnant le choc du métal sur le métal, les feulements absurdes de la soldatesque et les messages apocalyptiques crachés par la radio tonitruante du monstre métallique.

Les hommes de la milice s'attaquèrent à la muraille opaque formée par les corps momifiés des filles, bousculant les unes, violentant les autres de la crosse de leurs armes, brisant finalement la ligne opaque qui nous isolait des autres. Un milicien agrippa prestement mon bras pendant que les autres écartaient ZahrA de la scène.

L'on me traîna avec vigueur vers le monstre immobile, les miliciens retenaient tant bien que mal les filles soudainement transformées en pathétiques amazones, elles martelaient les hommes de leur poings, de leurs pieds en de futiles attaques qui ne firent qu'alimenter le pouvoir des Titans. Elles comprirent que l'on m'emmènerais seul, qu'elles ne seraient pas inquiétées, ce qui alimenta leur hargne guerrière.

Nous approchions du monstre rugissant, les miliciens s'apprêtaient à m'embarquer pour une destination inconnue. Soudain, une ombre s'interposa entre le monstre d'acier et le groupe de miliciens qui m'encadraient.

C'était ZahrA.

D'un geste déterminé elle enleva son tchador, elle fit glisser ses voiles au sol les écartant du pied comme de futiles et encombrants accessoires. Elle apparut en pleine lumière dans toute sa féminité aryenne, belle dans sa jupette plastifiée remontant très haut et qui cachait à peine son slip encore humide. La pointe de ses seins minuscules percaient outrageusement son chemisier transparent comme les pics des monts Elbourtz dont les ombres inquiéantes se profilaient vers le nord. Sa toison d'ébène s'emballait sous la brusque dérobade du tchador et venait asperger son corps élastique d'ondulants et miroitants filaments. Elle était immobile comme une déesse de marbre. Les pieds plantés au sol, elle maintenait l'équilibre sur ses fragiles talons à aiguilles. Les mains sur les hanches, elle semblait provoquer, défier la fureur des kalashnikovs, sa croupe se soulevait doucement comme pour narguer le monstre rugissant qui aspergeait de sa lumière dense son merveilleux corps de belle Andromède. Elle avait l'oeil vif et la lèvre provocante et semblait s'offrir en holocauste, lascive, sensuelle, impétueuse bête à faire bander dans sa tombe l'Ayatollah Khomeiny.

- "Mach Allah"

porte Bagh-E-Meli
Bagh-E-Meli
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L'instant précédant le drame, le temps était suspendu. J'aurais voulu l'enlever, la tenir dans mes bras, la couvrir de mon corps, la voiler sous son tchador, la cacher sous ses voiles pudiques, l'enfermer dans mon harem secret, la cloitrer, la soustraire à la convoitise des mâles, l'emprisonner au plus profond de mes rêves absurdes.

Les soldats me libérèrent et se ruèrent sur ZahrA. Je n'ai pu réagir, en avais-je le courage et la force, j'étais devenu mollah plus que Persée. Ils emportèrent ZahrA dans leur monstre d'acier. Le véhicule disparut dans un vrombissement assourdissant, écartant la foule avec vigueur.

Nous restions là hébétés, les filles s'agglutinaient autour de moi le regard vague.

Je reprenais l'avion pour Paris le soir même.

Je ne reverrais plus jamais les dômes azurés de Mashhad et d'Isfahan. Je n'arpenterais plus les jardins poétiques de Shiraz. Je ne me perdrais plus dans les dédales mystérieux des souks de Tabriz et de Téhéran. Je ne reverrais plus les pierres de la Perse antique. Je ne referais plus la route de mes départs antérieurs, sur les traces de Marco Polo, par les chemins sablonneux de Yazd, de Kerman et d'Hormoz. Je ne partagerais plus que dans mes rêves, les fantasmes amoureux qui assaillent mon esprit depuis l'ultime sacrifice de ZahrA.


Marco Polo ou le voyage imaginaire (Contes et légendes, juillet 1999) © 1999 Marco Polo
Trame sonore empruntée aux archives du Web.


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